De M :i :III à La Cage aux folles.

Dernière ronde du Top 16. Ma mission, si je l’accepte, est d’aller à Asnières (France) en commando à 14 heures précises avec mon stylo. Je la refuse. J’accepte en revanche d’aller voir Mission Impossible III au cinématographe. Histoire d’avoir un max d’action et de baston. J’enchaîne en road movie sur le périphérique, au maximum de la vitesse autorisée. Freedom 90, de George Michael. En boucle, naturellement. Arrivée soft Espace Concorde. Tout le monde se prend la tête depuis deux heures. Tom Cruise est bien loin. Il a glissé sur les buildings comme on saute à la corde. Il a fracassé des méchants avec ses p’tits bras. Ici, c’est plutôt la « cage aux fous ». Quel mérite de jouer avec cette intensité en plein week-end ! Beaucoup de spectateurs au rendez-vous. Battre NAO, « mission impossible » ? Monaco y croit. Les spectateurs essaient de bien voir toutes les parties. Ils sont séparés des échiquiers par un cordon. Dorfman et Vallejo ont déjà fait nulle. Marciano n’a pas l’air très beau contre un Nataf qui a l’air facile. Pour le reste, ça mouline. NAO n’est en difficulté sur aucun échiquier. Un match nul leur suffit depuis le 1-1 de la veille entre Monaco et Clichy. Almira Skripchenko joue contre son ex-mari, Joël Lautier (NAO). Les deux champions de France en titre, voilà une belle affiche. Bizarre, j’avais eu ce pressentiment la veille en imaginant les compositions d’équipe respectives. Joël a l’air mal, mais il contrôle la situation et retournera la partie. Au dernier échiquier, Miralles est mieux contre Silvia Collas (NAO), qui joue sans problème alors qu’elle est enceinte, suivant l’exemple de la championne du monde chinoise. Bon, mon compte rendu est faiblard, non ? Allez voir celui, plus vif, de l’Échiquier Niçois et de l’infatigable Thierry Foissez.

 

 

La big nouvelle du jour n’est pas seulement le quatrième titre de NAO, mais la norme de grand maître international MASCULIN de la joueuse d’Evry, Marie Sebag. J’ai zappé la ronde de la veille où Marie Sebag a battu Sharif. La partie, je la vois par hasard, pas poli, en regardant par dessus l’épaule de Joëlle Mourgues qui rentre la partie dans l’ordi. C’est impressionnant comment la jeune femme s’est créée des chances bien que cela sente le bluff, ce qu’elle confirmera a posteriori. Mais Sharif a dû jouer à droite, à gauche et au final, a rendu les armes. Avec cette performance, Marie peut être cachée au dernier échiquier le lendemain. Le Elo de son adversaire sera gonflé jusqu’à 2250 pour ne pas pénaliser la performance – c’est réglementaire. Elle battra ainsi aisément Justine Ferry (1852) au 9e échiquier. Bon, bref, la championne réalise une norme de grand maître MASCULIN.  OK, elle est GMI féminin, mais faut quand même le préciser, c’est suffisamment dur. D’ailleurs, si vous voulez voir sa progression, regardez-la sur le site de la FIDE, tout en ayant en tête qu’elle a poursuivi ses études par correspondance et obtenu son bac.  Parenthèse Sebag provisoirement fermée en attendant le feuilleton de ses relations avec la FFE, dont elle ne veut plus entendre parler pour l’instant.

Y’avait finalement des résultats affichés dans la salle du tournoi (ça fait 3 croix et demi, non ?).

<—Et puis les joueurs ont reçu un p’tit carnet noir avec les armes d’Asnières. Non pas pour fixer leurs pensées pendant les parties ou pour compter le nombre de fois qu’Ivantchouk se crotte le nez, mais un cadeau, simplement.

NAO a quasiment gagné. Renet a défendu comme une bête contre Fressinet et fait nulle. Bacrot a une finale de tours qui semble gagnante contre Krasenkov. ­Ça se termine par une finale tour + pion f6,f5,h5… et un pat ! Ce pat final fera bien sourire le grand-père d’Étienne, le champion n’étant pas sûr s’il y avait un gain. Tant pis, le match était plié depuis belle lurette. Au bar, Adams est toujours aussi modeste et assure que « tout n’était pas si simple »  dans sa nulle. Ah ! on ne la lui fait pas sur l’Espagnole avec les noirs au Michael. C’est la fin. Les équipes descendant en Nationale 1 font un peu la tête. La troupe des participants au Top 16 va se diriger à pied vers la mairie, direction les discours. Mise à jour de quelques numéros de portable. Marche de trente mètres dans une rue adjacente. Contact. Et c’est reparti pour Freedom 90 en boucle. Pendant que les participants ripaillent, j’assiste à un repas hilarant devant mon canon à électrons préféré : celui de La Cage aux folles. Et j’ai une pensée amusée pour tous ces champions qui sont sortis de leur cage à fous.