Kouatly, vice-président FIDE bizness :)
J’ai d’abord cru à une blague. Kouatly, le retour dans les hautes sphères de la FIDE. Le site Notzai l’a annoncé et bien résumé : Bachar Kouatly, premier grand maître français, est pressenti via une lettre ouverte dans un ticket qui propose une soi-disant unité entre la liste Ilioumjinov et la liste Kok, tous deux candidats à la présidence de la Fédération internationale. Bon, ça peut paraître sympa. Mais Kok n’a pas apprécié et a réfuté d’un revers de la main. Le coup de la troisième candidature, on ne la lui fait pas. L’instigateur de cette lettre ouverte, c’est Ignatius Leong (Singapour). Un bon gars qui a tenté ouvertement de combattre Ilioumjinov en 1996. Mal lui en a pris, il s’est mystérieusement fait agresser par des inconnus. Et quelque temps plus tard, pas rancunier, il bossait à la FIDE. Cool.
Petit historique des z’élections
1994 : Kouatly se présente aux élections à la FIDE, à Moscou. Il bombe le torse, fort de son organisation réussie pour la partie lyonnaise du match Kasparov-Karpov de New-York/Lyon, en 1990. Qui finance sa campagne ? Des potes qui ont gagné au loto, sûrement. Résultat : il se fait rétamer, pas vraiment à la régulière, c’est le moins qu’on puisse dire. Comme le père Bachar apprend vite, il assimile tout des achats de voix, des intimidations, des menaces : on lui a fait toute la panoplie ! Ah ! c’était vraiment déguelasse, l’amitié franco-russe en a pris un coup.
1995 : Grand raoût à Noisy-le-Grand, en banlieue parisienne. Le père Bachar tient sa revanche dans une élection anticipée suite aux magouilles de la précédente. Kirsan Ilioumjinov est élu. On le découvre. Mais en Russie, ce n’est pas un inconnu. Celui qui l’a mis dans le fauteuil de Campomanès, c’est Kouatly, via son pote Karpov. Du beau jeu. Un bon point, croit-on, et un deal, sûrement. Ça gueulait tellement entre délégués qu’ils se marraient du nom du lieu même, ‘Noisy-le-Grand’ (en anglais, noisy = bruyant). La FIDE confie à Kouatly une mission genre ‘FIDE et sponsoring’. Elle n’a jamais été rendue publique, et la FIDE et le sponsoring, ben… faut appuyer sur la touche ‘Kirsan’, y’a que k’sa qui marche.
Mais, coco, faut faire parler des échecs dans les médias, tout le monde le dit. Et là, Kouatly a une idée gé-nia-le : unir les relations existantes entre Ilioumjinov et Saddam Hussein autour du jeu d’échecs pour organiser un championnat du monde en Irak. Sympa, non ? Les deux cas (K) convoquent même une conférence de presse à Paris. Avec le succès que l’on imagine. Je me souviens comment on se tordait de rire avec Arrabal ! Et comment les K y croyaient dur comme fer. Quels pitres !
1996 : Tout roule à Elista, le match Karpov-Kamsky se passe. Kouatly est là. Y’a de quoi tartiner avec un papa Kamsky complètement barge. Et puis, j’ignore pourquoi, K et K s’embrouillent.
1996, olympiade de Erevan : Ilioumjinov se débrouille pour ne pas avoir d’opposition, menace le candidat potentiel Leong, fait éteindre les lumières dans l’amphithéâtre pour que les questions gênantes cessent (authentique !) achète quelques voix pour la route. ‘A voté’, réélu.
1998 : olympiade à Elista et élections. Kouatly fait son discours anti-Ilioumjinov. Bon, il est délégué de Monaco (pfff…), mais tout le monde s’en fout. Résultat de cette sortie : on le chasse manu militari hors de Kalmoukie. Leong a retiré son ticket et bosse pour Kirsan, pas rancunier des menaces de 1996.
Bled 2002 : Leong enlève sa candidature au dernier moment. Il connaît les mécanismes des vraies-fausses candidatures l’animal !
2006 : Kouatly demande à Monaco s’il peut représenter la Principauté aux élections de Turin. Voire plus, beaucoup plus. Le boss de l’équipe de Monaco n’a pas donné suite et s’est retenu de rire. Kouatly a tourné les talons sans un mot. Les grandes douleurs sont muettes. Et quelque temps plus tard, on retrouve M. Kouatly sur une liste en provenace de Singapour avec le pote Leong. Ca sent le vieux numéro du troisième candidat pour disperser les voix ou négocier je ne sais quoi, un peu comme avec la FFE où Kouatly a finalement retiré sa ‘candidature’.
Le bouquet final
Et maintenant? Avec cette lettre ouverte, Kouatly apparaît et envoie son messager. Pour tâter le terrain. Il a une très grande expérience des élections, mais ne peut être sur aucune liste : pas chez Kok, non. Pas chez Ilioumjinov me direz-vous. À moins que Karpov l’ait convaincu. Eh… pas bête… Donc la proposition de compromis, c’est une manip’?Bon assez de spéculations, le résultat du match Kok-Kirsan, c’est le 4 juin, et basta.
J’ai gardé le meilleur pour la fin, ça m’a fait pleurer de rire : dans sa lettre ouverte, Leong précise sur Kouatly ‘Brings business approach to the position’. Le bizness, il connaît Kouatly : quatre faillites ou liquidations judiciaires de société en France ces dernières années. C’est un bon début.
“c’est tout de même mieux que d’être guichetier à La poste”
Ah bon ? Et sur quelles bases ? Moi je ne trouve pas et je t’emm… Jean
Volf Bergraser à la rigueur 😉
Mais ce serait GMI par correspondance.
Le Dr Volf Bergraser avant les Grand-Maîtres de la composition ? Pas sûr !
Je pensais que le 1er GMI français était Wolf Bergraser
BK fait du bizzzness avec les Echecs. Et alors ? nous aimerions tous en faire autant ! c’est tout de même mieux que d’être guichetier à La poste ou huissier de justice ! je ne comprends pas ce genre de critiques… et le fait d’avoir connu des faillittes ou des liquidations judicaires peut arriver aux meilleurs hommes d’affaires vu le système fiscal en France….moi, si Kirsan me propose un job à la FIDE, même si j’y connais rien, je saute dessus ;-)))))))