Yellow Submarine et embruns russes
Lundi soir. Je n’ai plus mal à la France. Garanti sans diététicien. Aux olympiades de Turin, après 7 rondes en quasi sous-marin, l’équipe de France est remontée à la surface. Elle a fini par « mordre » (© Manuel Apicella). Qui ? Rien moins que les Pays-Bas par un score propre net de 3 à 1, deux victoires blanches (Bacrot au 1 et Fressinet au 3), deux nulles avec les noirs (Lautier et Vachier-Lagrave). Le problème (et l’avantage) du système suisse sur 13 rondes, c’est qu’en gagnant par un score supérieur ou égal à 3 points, on remonte très vite. Et ce qui est arrivé arriva. L’équipe rencontre la Russie ce mardi. Quand on lit ou écrit des phrases sur le mode « Kramnik revient en forme » ou « Bacrot vient d’arriver et a gagné trois fois de suite », c’est qu’en général, le gusse n’est pas sur place. C’est mon cas. Donc, je ne vais pas vous soûler. Trop tard, c’est fait.
Prenons plutôt le match à l’envers et jouons au sélectionneur. Un jeu passionnant, surtout par ses non-dits. Qui sont les hommes peu en forme dans chaque équipe ? Quel sera le choix des capitaines ? Et quelle stratégie de match en fonction de la couleur ? Eh bien, c’est amusant, mais l’ordre des échiquiers sera publié quelques heures avant le début de la ronde. En général, les perdants sortent. Les pas en forme restent sur le banc de touche. Et pour l’ambiance, faut avoir des bribes de première main. Aujourd’hui, je suis à sec. Portable débranché, laissons faire les artistes sur l’échiquier. Pour l’ambiance sur place, renvoi donc sur un site marrant, celui de l’arbitre Stéphane Escafre, présent à Turin et qui nous fait vivre la compét’ autrement. Merci à l’Échiquier niçois où j’ai chipé ce lien.
Cet affrontement entre « bleu blanc rouge » et « blanc bleu rouge » arrive assez tôt dans la compétition. Malgré une défaite contre les Pays-Bas et un nul contre la République tchèque grâce à son buteur Navara (il a massacré Svidler, c’est sa cinquième victoire d’affilée), la Russie reste la Russie. Mais le doute aux échecs comme ailleurs, ça laisse des traces. Et pour les Français, après quelques rondes en sous-marin, les embruns du podium sont là. Des embruns russes ? À l’heure où ces lignes sont écrites, le marchand de sable est passé : l’équipe de France est dans les bras de Morphée. Ou devrait. J’ai hâte de voir les parties, le dynamisme d’une jeune équipe face à une Russie aguerrie, motivée, et qui voudra rejoindre l’Arménie déjà devant. Bref, ça sera une histoire de maillon(s ?) faible(s ?). Et quand on voit Spassky battre Karpov dans les règles de l’art en parties rapides après tant de parties où il n’y arrivait pas, on se dit que tout reste possible !
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