Semaine pour un oui pour Anand
Et 3 de chute ! Vous suivez le championnat du monde, entre le tenant du titre, l’Indien Anand vivant en Espagne et le Russe parisien Kramnik ? C’est à Bonn, mais tout le monde l’a mauvaise. Anand joue facile et a gagné 3 parties contre 0 dans ce match en 12 parties. Déprimant. Et dire que de Botvinnik à Kasparov, la longueur était de 24 parties. Merci la FIDE! Le handball et le basket ont raccourci leurs temps de jeu pour la télévision, mais aussi pour le spectacle. Ici, c’est l’inverse. Seuls les joueurs y gagnent, (et encore, les secondants coûtent cher): ils jouent moins longtemps.
Kramnik fait toujours son complexe de supériorité; mais il est trois de chute, inexistant dans ce match: surclassé dans la préparation (comme dans la réaction) à icelle. Il semble ailleurs. Encore des problèmes de santé? Vite une conférence de presse de l’un de ses secondants, le Français Fressinet!
Anand, lui, s’est transformé en Mohamed Ali. Il tourne autour du Russe et lui place des jabs. Pire, il se moque de lui en l’imitant. « Tu veux jouer positionnel calme ; je t’endors. Tu veux jouer compliqué, viens chez moi, il y a du thé piquant. » Et en plus, il gagne avec les noirs! À part cela, rien n’a changé. Anand est aussi calme quand il est en confiance. Et franchement, ces temps-ci, personne ne peut plus rien contre lui: il est injouable avec les noirs. Et avec les blancs, il connaît tout! Kasparov, si tu me lis, reviens aux échecs!
Гарри, если Вы слышите меня, вернуться к шахматам!
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Les questions des conférences de presse? Toujours aussi soporifiques et incompréhensibles pour les moins de 2000 Elo. Spécialement quand des grands maîtres comme Illescas ou Kouatly la ramènent en plaçant une suggestion de variante, d’ailleurs balayée d’un sourire par l’un des deux champions…
Kramnik? Je l’adorais à Dortmund, en 1992. Il avait les cheveux longs, il fumait; je le voyai pour la première fois sur un quai avec Chirov. Il jouait l’open A, comme Alain Fayard et bibi (hmm…). Il avait 17 ans, il était tout maigre, paraissait encore plus grand avec sa tignasse. Il massacrait dans le tournoi et ne cessait de rigoler et boire des bières avec Chirov, blond comme les blés. Lui jouait le tournoi sur invitation, le mur de Berlin était tombé trois auparavant…
Tous deux sont devenus sérieux; sauf peut-être Chirov, que l’on peut encore laisser des heures devant un dessin animé, un verre de vodka à la main.
Des photos en N & B de joueurs dans les années 1990.
Une interview (en anglais) d’Anand : ses débuts, ses ramages, ses plumages.
Ah, les bésicles surdimensionnées, les sourcils si peu juvéniles de Chucky, le syndrome physique du “premier de la classe” de Kamsky…toute une époque, en effet ! Comme vous dites si bien, ils sont devenus sérieux…même le grizzli Youssoupov qui me faisait vibrer face à Spraggett ressemble aujourd’hui à un cocker mouillé tenu en laisse.