FFE + licence: ‘ouverture facile’

Vous avez reçu votre licence? Comme chaque année, un grand moment de solitude. Eh oui, faisons simple quand il faut faire compliqué. La licence n’est pas livrée aux  compétiteurs réguliers de la fédération. Il faut la coller seul.
Quand je l’ai eue entre les mains, cela m’a rappelé les emballages à ‘ouverture facile’ que l’on finit par ouvrir tout penaud avec une paire de ciseaux…

Cette saison aussi, mes camarades de club ont ri de ma maladresse; mais moins de 50% d’entre eux s’étaient aussi fait aidéer: les instructions ne sont pas claires. Tout ça pour une licence que l’on ne montre jamais à aucun organisateur! Comme des milliers de patzers, de lunetteux ou de ‘seniors’ en retrait ou en retraite, coller sa licence est un pensum. Cela m’a rappelé le mini-sadisme des interrogations-surprises des cours de technologie, en version prof barbu qui voulait éduquer les raisonneurs.
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J’ai copié, mais pas collé
Vous avez réussi à la coller sans aide? Moi pas. Compensation: j’ai lu la prose de Big Brother président. Fâchée avec le Grenelle de l’environnement, la FFE gâche 50 000 exemplaires de papier A4 en couleurs recto/verso pour nous livrer :

• Une licence au format carte de crédit;

• un éditorial du président avec des coquilles (Echec, Échec, Elo, Élo écrits différemment, c’est lourd: mon prof de techno aurait mis… une colle!);

• un renvoi sur la revue fédérale sur Internet en ligne (online comme dit la fédé). Ce vrai bijou technologique est en décalage complet avec l’image que renvoie ce tract fédéral. Entendez-vous les applaudissements bisontins d’admiration des professionnels d’Euh-euh sur la question? Oh c’est boooon…

‘Notre sport’ en bref et en short…
Or donc, la licence a le format d’une carte de crédit. Elle est incluse comme chaque année dans un format A4 papier non recyclable. Le recto: une photo d’un tournoi de jeunes sous un chapiteau dans une compétition non créditée et un bla-bla du président du moment. Comme chaque année, le bla-bla parle de ‘notre sport’. Il est vrai que l’on voit souvent des joueurs d’échecs avec des shorts de 3 jours dans les tournois, mais à part ça, je vois pas.

Hello, Elo, ego!
Le correcteur orthographique fédéral a séché sur le mot ‘Elo’: il est écrit une fois avec accent majuscule, une fois sans. C’est toujours mieux qu’en minuscule avec accent comme ailleurs… Pourtant, le Elo est le Celsius des joueurs d’échecs et non le celsius. Passons. C’est objectivement le service valide, visible,valable et à l’heure que rend la FFE à ses ouailles: la publication du classement Elo pour l’ego (avec minuscule?) des joueurs.

Pour les passionnés de statistiques, commander d’urgence le livre de statistiques où l’Américain de parents hongrois Arpad Elo (1903-1992) détaille comment il a mis au point sa formule basée entre autres sur la loi binomiale: The Rating of Chessplayers, Past and Present, Arco Pub., New York, 1978, 206 p. (ISBN 0-668-04721-6 et 9780668047210) Le livre est forcément daté puisque pour des raisons matérielles, la FIDE a abaissé le seuil de rentrée dans le classement FIDE de sorte que le classement subit une inflation non jugulée; mais la formule a la vie dure puisque elle est basée sur la force relative entre joueurs. Donc même si le meilleur joueur du monde a un jour 3500 Elo, le top 10 suivra à quelques dizaines de points près.

Un challenge blitz
Le mot du président nous parle d’un challenge blitz dont l’enjeu est « d’amener de nouveaux licenciés dans les clubs et d’essayer d’attirer tous ceux qui aiment notre sport, mais qui le pratiquement uniquement sur Internet ». C’est étonnant comme nos dirigeants sont à court d’idées ou nous prennent pour des imbéciles. Les gens qui jouent sur Internet sont ou d’anciens joueurs de club ou des amateurs qui n’osent ou ne veulent pas venir dans un club sauf à y aller avec un(e) ami(e). Et qui pratique le blitz? Les joueurs de club d’abord, jamais les amateurs du dimanche qui ont horreur de la pendule. Les premiers tournois de ces challenges ont d’ailleurs rassemblé les accros du blitz. Ceux des clubs.