Je vous souhaite une bonne partie!

Le politiquement correct a envahi les 64 cases! Avant chaque partie de compétition, on souhaite maintenant à son adversaire « une bonne partie ». Pourquoi tant d’esthétisme alors que le scénario sera au pire une ‘boucherie’ et au mieux un joli combat?

Le monde des échecs a devancé les habitudes du vrai monde bien souvent: interdiction de fumer dans les salles de tournoi dès les années 1990, révolution de l’informatique pour tous dans les habitudes de travail, les exemples sont nombreux.

Mais pourquoi se souhaiter une bonne partie alors qu’AUCUN des deux joueurs n’en pense mot? Mystère car ce n’est pas imposé par les nombreux règlements qui s’empilent année après année.

Certes, certains grands maîtres jouent ‘contre les pièces’ et font abstraction de toute psychologie. Mais tout compétiteur sait qu’en pratique, c’est impossible: on est influencé par une attitude, un coup qui vous informe sur la face cachée de l’iceberg des variantes préparées votre adversaire. Et les super compétiteurs ont ce que le public appelle l’instinct de tueur et ce qu’un professionnel aguerri nommera l’attention permanente, la recherche de l’harmonie et des opportunités.

Alors non, définitivement, je ne vous souhaite pas une bonne partie… La bonne partie est celle que vous avez gagnée! Il n’y a pas de gloire pour les vaincus. Et cet assaut d’amabilités, s’il peut calmer l’agressivité de certains, n’empêche pas les mauvaises manières d’autres qui se régalent d’un sandwich ou boivent à la table alors que c’est à vous de jouer… Bon allez, faites de jolies parties quand même.

Au fait, vous avez les noirs. Auriez-vous souhaité une ‘bonne partie’ à votre adversaire AVANT de placer la combinaison suivante? (Solution: cliquer ici)

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LES NOIRS JOUENT ET GAGNENT

 

1…Dxd1+ 2.Rxd1 Fa4+ échec double! 3. Rc1 (ou 3.Re1) 3… Td1 mat.

A l’époque romantique (des échecs), on ANNONÇAIT les mats à son adversaire. Aujourd’hui, c’est considéré comme incorrect. O tempora! o mores!