Ne dites plus échec et mat mais diez!

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On administre que très rarement l’échec et mat sur l’échiquier en compétition. Il y a plus de cinquante ans on annonçait les mats en 3, 4 voire 8 coups. Les lignes étaient forcées et la coquetterie de l’époque ou la politesse en avaient décidé ainsi. Le plus bel héritier de cet esprit est l’incomparable L’Art de faire mat.

Mater, tout un art effectivement. Aujourd’hui, il est inconvenant de continuer jusqu’au mat. Tout le monde abandonne avant. Tout le monde? Non, quelques Gaulois résistent encore. Ainsi, cette saison, 3 de mes malheureux 32 adversaires ont continué jusqu’au mat… par inadvertance! Rien de grave sauf qu’on se sent presque gêné de dire: « Échec et mat ». Les joueurs d’à côté vous regardent bizarrement pendant que le perdant signe sa feuille.

Mais foin de ce cet ancien échec et mat! Passons à la modernité. Sur les feuilles de partie, les joueurs modernes écrivent les initiales de votre prénom à la sauce ChessBase. On ne joue plus contre Étienne Bacrot, mais contre « Bacrot, E ».
Coquetterie moderne de la préparation informatique ou snobisme à la Boris Vian? Et l’échec et mat? Idem. Vous êtes maintenant « diez », # pour les intimes. C’est par ce signe que ChessBase signale un mat.

C’est par cette apostrophe que mon camarade de club « Schmit, V », né en 1995, m’administra un nombre incalculable de mats dans des blitz endiablés en 1 minute chacun (sans ajout de temps). Heureusement, j’ai enfin pu comprendre la méthode et crier à mon tour le diez magique dans ce jeu de mains et jeu de vilains.