Les simultanées: un impact indéniable pour tous

A l’Est comme à l’Ouest, les simultanées de « propagande » comme l’on disait autrefois se font de plus en plus rares. L’image, l’Internet, la multiplicité de forts joueurs les rend sûrement accessibles et une simultanée est peut-être banale alors qu’auparavant on considérait un fort joueur comme un demi-dieu.

Pourtant, la simultanée d’un champion dans votre club reste et restera sûrement comme une madeleine de Proust dans le cœur des amateurs comme il est resté dans celui des champions du monde.

Ainsi, Capablanca joua une simultanée où figurait le jeune Botvinnik en 1925, Botvinnik contre le jeune Karpov (1964) , Spassky contre le jeune Karpov (1965) et Karpov eut le dessus de justesse en simultanée contre le jeune Kasparov (1975); voir les explications plus détaillées sur Chess Notes 5953. Et vous, quel fut votre champion?

maclès

Mon premier « simultaneur » fut Jacques Maclès, le champion de France 1970 (+10 =0 -1 photographié par Roland Lecomte dans sa partie gagnée contre Derremaux). Invité à déjeuner en 1975 par une amie à Lésigny, mon premier club, le président René-Yves Cotting eut vent de son arrivée. Et c’est ainsi qu’il fut convié, après le café, à nous massacrer agréablement et gratuitement. Quelle initiative magnifique de M. Cotting! Maclès avait 30 ans, moi 14 et mes camarades 16. Voilà à quoi ressemblait un champion de France: il jouait vite, semblait tout connaître et prenait les choses sérieusement en considérant nos coups mais en analysant de meilleures variantes à l’analyse. L’homme savait écouter, pas seulement matraquer.

Après des dizaines d’années d’absence, il a fait un retour remarqué au Canal Saint Martin (Paris) où il a gagné le traditionnel tournoi du vendredi soir! Depuis juillet 2010, il a joué quelques parties pour ce club. Tenant solidement un échiquier à l’Olympiade de Nice en 1974, Maclès s’était fait pousser la barbe depuis 1970. Hormis cette différence pileuse entre 1970 et 1975, la position des mains est restée la même: il semble prier et ses mains symbolisent un esprit concentré à l’extrême.

Maclès barbu en 1975 à l’Olympiade de Nice, cliquer ligne suivante.
Avec quel engin Maclès arrivait-il au championnat de France qu’il survola, à Mulhouse, en 1970? Réponse dans cette page du site Héritage des échecs français.

Maclès fit nulle au premier échiquier dans la finale B contre l’Écosse. Seret, qu’on aperçoit derrière Maclès, eut raison de David Levy au 2, nulle de Puhm au 3, mais défaite de Bessenay au 4: match nul. (photo: R. Lecomte)

 

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