10e anniversaire du décès de Mme Chaudé de Silans
Chantal Chaudé de Silans, née de Silans est décédée il y a dix ans, le 5 septembre 2001. Du début des années 1970 et pendant presque trente ans, elle anima le cercle Caïssa à Paris, avec son mari Bernard Chaudé qui partit le premier.
Des dizaines d’amateurs et de maîtres ont fréquenté Caïssa lors des tournois de Noël ou de Pâques, en tant que membre ou lors du fameux tournoi de blitz du samedi… avec plein de fumée. « Un point madame Chaudé! » L’expression est restée. C’est en effet ainsi que le vainqueur signalait sa victoire à Mme Chaudé, laquelle remplissait consciencieusement la grille du tournoi… toutes rondes! Il fallait un ‘pivot’ et il y avait plus de 20 rondes, des arnaqueurs, des arnaqués, des pleureuses à chaque partie! Une ambiance unique.
Ancienne championne qui rata de peu l’accession au titre mondial, Madame Chaudé avait compris avant tout le monde qu’il fallait encourager les jeunes. Une parole, un geste, l’appel d’un maître pour rassurer les parents qui arrivaient pour la première fois dans « l’antre » Caïssa. De nombreux MI et GMI d’aujourd’hui se souviennent de son attitude. Et tous les grands maîtres de passage à Paris ne rataient pas une occasion de lui rendre visite, invariablement accueillis par un “mon cher ami” ou “mon cher” suivi du nom de famille.
Mme Chaudé avait une classe folle. C’était une femme d’une grande élégance, très bien éduquée. Toutes les bisbilles entre joueurs s’éteignaient immédiatement après « Mon cher (suivi du nom de famille) ».
Le cercle a disparu avec la grande dame. Vers la fin, vers sa fin, Caïssa a été l’objet d’une espèce d’OPA et est devenu le ‘NAO’ (Mme Nahed Ojjeh étant le bailleur de fonds de ce club). Certains supporteurs de Madame Chaudé ont alors rejoint le NAO et ses billets, d’autres n’ont pas accepté ce schisme et sont partis ailleurs. Le NAO a duré quelques années, Mme Ojjeh s’est lassé de son jouet. Caïssa sans Mme Chaudé n’est plus rien de toute façon.
A ma connaissance, aucun tournoi ‘Mémorial Chantal Chaudé de Silans’ n’a été organisé en sa mémoire en France…
- La grille du championnat de France 1949 avec la photo de groupe sur le site Héritage des échecs français, Mme Chaudé jouant ce tournoi fermé à dix.
Le tournoi de promotion avait été remporté par Michel Roethel avec 9 sur 9 dans un tournoi toutes rondes.
- Nombreuses photos et résultats Héritage des échecs français | Sa fiche Wikipedia (fr) | Wikipedia (plus complet en anglais!) | Cht de Paris 1936-37, Mme Chaudé avait 15 ans: grille sur le site du club d’Issy-les-Moulineaux | La grille du championnat de France 1949 avec la photo de groupe sur le site Héritage des échecs français, Mme Chaudé jouant ce tournoi fermé à dix (le tournoi de promotion avait été remporté par Michel Roethel avec 9 sur 9 dans un tournoi toutes rondes) | La dernière rencontre Chaudé-Bronstein à Paris à Caïssa racontée sur ce blog.
Merci à Pierre Olivier qui m’a rappelé de faire une note sur cette grande dame.
Photo: Roland Lecomte; 3e partie du match contre Popel jouée en juin 1951 au Caïssa, à Paris. Le match fut remporté 2,5 à 1,5 par Mme Chaudé de Silans.
M. DESPORTES, pourquoi dénigrer le LUCO !?
Oui ! les gens jouent surtout en 3′
oui ! on y consomme pas mal de boissons alcoolisées sans compter les cigarettes qui font rire
oui ! la plupart des gens jouent de l’argent
oui ! aussi, il y une majorité de mazettes !
et oui ! également, une ambiance terriblement rieuse certains jours
oui ! on y voit des comportements border-line
et oui ! c’est le plus grand club de France avec hier près de 60 joueurs agglutinés de 11H à 21H sous le petit préau à cause de la pluie…….!
M. BOUTON parlez-nous du Luco !
Il semble, après quelques propos tenus ici ou là depuis des années, que Mme Chaudé de Silans avait en effet une certaine classe et des talents diplomatiques nés.
Il faut bien constater que de nos jours ceux qui s’arrogent des titres de “cadres” ou de “dirigeants” ou de “responsables” à la FFE sont à des années lumières de la classe et des bonnes manières. Les récentes affaires et décisions diverses sont la pour le démontrer.
Henry Carvallo nouveau Président fédéral est plus proche de ces principes et à une autre culture héritée. Il devrait pouvoir apaiser un bon nombre de tensions et savoir mettre un terme négocié avec tous les acteurs en conflits.
Je n’irai pas jusqu’à dire comme certains que les échecs sont issus d’une philosophie de dictature soviétique et communiste comme certains, mais le joueur d’échecs lambda manque de classe c’est évident, de là à oser salir la mémoire d’une défunte ou de penser que ce blog est ce qu’il n’est pas, il y a un monde d’immondices immondes.
Quant à M Bouton il écrit des articles très intérressants, à double degré de lecture parfois. A bon entendeur.
spécial : Bandedhypocrites le vocabulaire imagé du Capitain Haddock vous va comme un gant ! Quelle Honte d’écrire ce que vous avez posté ici !!
Karinne
Bandedhypocrites : vous vous prenez pour qui pour écrire de tels propos ? Quel irrespect !
Bande d’hypocrites ! Vous louez une personne pour sa noblesse sur un blog qui crache sur tout le monde ! Mme Chaudé aurait-elle cautionné l’immondice de Bouton ?
Voici une anecdote: un jour d’interclubs jeune, il y avait un match Caïssa-Bois Colombes, et semble t-il une légère incorrection (nulle acceptée puis refusée) fut commise, les joueurs de Caïssa étaient furieux et on n’était pas loin du pugilat. Mme Chaudé est arrivée, a calmé son monde et a eu exactement le geste qu’il fallait : elle a embrassé Daniel Roblot, “Mr Bois Colombes”. Tout le monde s’est calmé en douceur ! Vous imaginez un dirigeant actuel faire cela…
Au fait R.G, es-tu “le” Raphaël Gilles ?
Oui, bravo à Christophe pour cet anniversaire en forme d’éloge de l’élégance et de l’intelligence. Quand on voit les dépotoirs que sont devenus presque tous les clubs parisiens, quand on constate la grossièreté ambiante propre aux tournois dans la capitale (tant du point de vue de ce qui se dit que des manières autour et les organisateurs ne sont pas en reste), quand on assiste au spectacle que donnent dorénavant les joueurs en toute occasion (qui n’a pas passé une après-midi au Luco ne sait rien de la dérive ivrogne et intéressée de notre jeu à Paris) on ne peut que se souvenir avec nostalgie des parquets pas toujours cirés de Caïssa et de l’odeur des clopes de cette époque.
Mme Chaudé, c’était effectivement la classe. Reste à savoir si c’est pareil ailleurs. Ma petite expérience des dernières années en NIII m’amène à penser qu’en banlieue, les conditions de jeu, l’éducation,… restent à un niveau convenable. Erreur de jugement?
Salut Christophe,
Un grand merci pour ton excellent papier qui a le mérite de nous replonger occasionnellement sur les parquets cirés des cercles d’antan. Mme Chaudé mériterait le tournoi mémorial dont tu parles. Reste à savoir si la FFE connaît l’histoire des échecs…