Le loto du Elo au championnat de Paris A
Jouer un open, c’est aussi échanger des points Elo. Il y a les gagnants et les perdants. Les 202 inscrits du tournoi A du cht de Paris ont entamé une valse des points. Du plus jeune, Thomas O’Sullivan, 12 ans, au vétéran Roger Ferry en passant par les forfaitistes occasionnels ou invétérés, Échecs 64 vous présente l’essentiel des plus forts gains et pertes Elo sur 9 parties.
Sous la forme d’un tableau en .DOC (à télécharger ici), ces statistiques sont établies à partir des excellentes pages de résultats du site de la ligue d’Île-de-France.
La valise ou la brouette ?
Préambule. Comment dit-on perdre beaucoup de points Elo ? « Perdre une valise de points Elo ». Et en gagner beaucoup ? « Gagner une brouette de points Elo. » C’était la devinette à inscrire dans un prochain règlement fédéral. Avec ou sans amende ?
829 parties jouées, la grille américaine, qui a perdu 55 ou 40 points, comment en gagner plus de 30, les stats du plus jeune joueur (12 ans) et celles du vétéran Roger Ferry, cliquer ligne suivante.
La grille américaine avec les résultats détaillés sur le site de la ligue IDF.
Les performances FIDE calculées par l’arbitre FIDE (fédéral 1) Khaled Benaddou.
Un maximum de parties saisies par la ligue (format PGN)
Saviez-vous que les équipes nationales de football sont classées par le Elo aussi ? Non mais !
Égalité relative
Au début du tournoi, tout le monde part à égalité en s’acquittant du prix de l’inscription. Sur l’échiquier, les blancs ont l’avantage du trait. La différence Elo donne le résultat théorique probable. Mais battre un gusse ayant plus de 200 points est hautement improbable… sauf pour les joueurs en progression.
Alors un tournoi ressemble à un marché : les perdants offrent leurs points aux gagnants. Les nulles contre les plus forts rapportent aussi. Bilan global : entre les gains Elo et les pertes, le différentiel est en principe égal à zéro. Mais attention, on peut y laisser des plumes. Voire des valises…
Jouer le soir
Les performances des uns et des autres sont peut-être dues aussi à la spécificité de ce traditionnel championnat. Toutes les parties jouées en semaine débutent à 19 h, ce qui ajoute à la fatigue des gens travaillant dans la journée, mais leur permet d’économiser des ‘ouacances’.
Les forfaitistes : 80 parties en moins
Avec 202 inscrits sur la ligne de départ, le tournoi aurait pu produire 909 parties d’anthologie : (202 ÷2) x9. Avec les forfaitistes récidivistes, ceux de dernière ronde ou les travailleurs émérites qui ont zappé une ronde, le tournoi n’en a compté « que » 829.
Le tableau Elo parle
Les forfaitistes sont notés avec une (*). Trois ( !) des plus forts Elo sur la ligne de départ ont fait forfait au bout de 2, 4 et 5 rondes. Le Elo a eu mal, l’ego encore plus !
Les autres joueurs qui ne totalisent pas 9 parties ont gagné par forfait ou n’ont pas joué que contre des classés FIDE.
A noter la progression des jeunes O’Sullivan et Pruvot, du quadragénaire Derieux (qui rattrape la valise de points laissés au cours des ans) et le très bon score du vétéran du tournoi, Roger Ferry.
L’Ukrainien Nazar Ustianovich, vainqueur du tournoi avec 8,5/9, gagne « une brouette » de points : + 48 !
Photo: Non seulement Khaled Benaddou a calculé les performances du tournoi A, mais en plus, il a une chemise ‘échecs’ introuvable dans le commerce. Son secret ? Demander à Madame Benaddou !
TÉLÉCHARGER LE TABLEAU (les gains/pertes ont été pris avec la constante à 15).
Adoptons un forfait optionnel : le ‘bye’
La plupart des opens américains intègrent dans leur règlement le ‘bye’, un forfait officiel. Chacun a droit de passer une ronde en prévenant à l’avance ; le joueur n’est pas apparié et encaisse un demi-point sans jouer, exactement comme une nulle de salon, le ridicule en moins.
Pourquoi cette pratique n’est pas répandue en Europe alors qu’elle fonctionne si bien aux États-Unis d’Amérique et au Canada ?
La page des résultats est effectivement très complète…quand on est initié et qu’on sait où chercher et ce qu’il faut lire.
Un béotien comme moi qui s’est fait bizuter pour son premier vrai tournoi (2/9) eh bien je comprends rien à ces résultats. Une petite page d’explication sur le site de la ligue ou de la FFE (rêvons) pour définir tous ces sigles et abréviations mystérieux ce serait pas du luxe!
Et merci encore CB pour ce blog et le boulot accompli chez Payot.
Un forfait signalé à l’avance serait donc:
– louable s’il occasionne 1/2 pt (le bye)
– critiquable s’il offre 0 pt (le forfait classique)
Le “Bye” existe dans les tournois en Grande-Bretagne. La question est donc plutôt : la Grande-Bretagne fait-elle partie de l’Europe ? 🙂