Le petit business des échecs féminins
Oui la fédération française s’entête à imposer un « échiquier féminin » en compétition jusqu’en Nationale III. Oui, c’est un problème pour beaucoup de clubs. Et oui, des joueuses à 1800 Elo se font payer pour jouer dans des équipes amateurs où tout le monde joue gratis.
Oui, de nombreux clubs ont de la peine à trouver une « féminine » d’une force certaine voire d’une certaine force, quel que soit son âge. Et dans le Top 12 une très forte féminine est un énooorme avantage : un point d’avance sur huit échiquiers.
Les ados tournent le dos ?
Dans les petites catégories, il y a autant de jeunes filles que de jeunes garçons dans les écoles comme dans les championnats de France des jeunes. Après l’adolescence, ça se gâte. Le déchet de part et d’autre est énorme, mais plus accentué chez les jeunes filles.
Les féminines se paient… de notre tête ?
Conséquence ? Un effet pervers. Des joueuses à 1800 Elo maximum demandent à se faire payer pour jouer en Nationale II. Authentique et fréquent au moins en région parisienne. Certains clubs déroulent le tapis : inscription gratuite, cours gratuits avec un maître, inscriptions gratuites à des tournois. Le nombre de joueuses assez fortes étant assez limité, il y a un vrai petit marché.
Licencier dans la rue !
Souvent les clubs ne trouvent pas de solution : pas de féminine de rechange en cas d’absence imprévue ! Ils licencient alors des inconnues… qui ignorent tout des règles ! Ainsi, un ancien dirigeant fédéral avait pour habitude de contourner cette règle absurde d’une manière cocasse.
En déplacement, et en cas de problème, il licenciait une jeune femme abordée dans la rue. Elle jouait la première (et la dernière) partie de sa vie, était dédommagée en espèces sonnantes et trébuchantes. Elle jouait son premier coup, et abandonnait. L’équipe ne perdait qu’un point sur cet échiquier – comme si elle avait perdu une vraie partie – sans être sanctionnée financièrement ou négativement au score.
Et en 2012 ? Cette solution extrême pour contourner le règlement perdure… même si elle reste marginale.
Les femmes sont des joueurs comme les autres
Alertée par un joueur sur cette discrimination de fait, l’association féministe Chiennes de Garde a répondu qu’elle « avaient autre chose à faire ». Sûrement. Fischer disait que sur l’échiquier, “il n’y a pas de psychologie, seulement des bons coups”. Il n’y ni sexe ni sexisme non plus. Seulement un manque de courage et un groupe de pression lilliputien à la fédération devant un règlement que personne n’ose affronter. Finalement, j’ai beaucoup de chance et aucun problème de conscience. Je joue depuis plus de 35 ans à l’échiquier masculin. Habillé.
Ci-dessus, une partie de la championne américaine Jennifer Shahade jouant contre un homme nu afin de singer la partie que le peintre français et champion d’échecs Marcel Duchamp (1887-1968) avait joué contre Eve Babitz, essayiste californienne née en 1943, cette dernière étant nue.
A voir absolument sur le site décoiffant de Jennifer qui a publié un livre remarquable sur Duchamp.
L’echiquier féminin en N3, c’est fini.
Championnat de Loire Atlantique jeunes ce WE, Sans aucun hasard le club de Carquefou prend les titres Ppof, Pouf, Pupf, une des adorables chipies se permettant de tomber une triple championne de France … il suffit de voir l’investissement et le savoir-faire vivre en groupe à longueur d’année (ET LA GRANDE PATIENCE !!!) de Pierre et Marie Dubois pour comprendre que la clef passe à de très rares exceptions par une ambiance de groupe des filles. Difficile évidement, mais je constate à Carquefou comme à Saint Lô le même phénomène.
Toujours histoire…
En prenant la responsabilité
« de développer les échecs chez les femmes en France »
j’ai proposé – en 1989 – pas seulement une femme dans chaque équipe lorsque les compétitions par équipes.
La liste des propositions était longue…
Amélioration des conditions pour les femmes dans les clubs (tarifs préférentiels des cotisations).
Les prix « spéciaux » pour les françaises dans les tournois.
Revalorisation du Championnat Individuel France pour les féminines (les prix, les conditions, la qualité: voir les championnats au Havre dans les salons de l’Hôtel de Ville et dans le Château à Châlles les Eaux).
Les tournois à normes (voir à: Bogny sur Meuse, Le Havre, Montpellier, Verdun).
Les matches internationaux: La France (Féminines) contre Luxembourg (les hommes); La France (féminines) contre la Pologne (féminines).
Les stages de formation et d’entraînement (au Havre, à Bogny sur Meuse, à Bischviller, à Clermont Ferrand, à Montpellier, etc.) dirigé par moi-même et par Gilles Andruet.
Édition du bulletin (trimestriel) pour les féminines.
Toujours un entraîneur Fédéral pour une joueuse pendant les championnats internationaux.
Évolution « le bulletin » vers… un journal (ECHEC et MAT »…)
Une analyse d’efficacité de participation des féminines dans les compétitions par équipes et…évolution.
Création des compétitions par équipes pour les féminines.
Maintenait veuillez comparer la vitesse de développement entre:
a) 1989 – 1996
b) 1997- 2002
c) 2002 – 2012
A vous!
Cordialement,
Krzysztof Pytel
Reims,
le 25.11.2012
Bonjour,
Et combien “pour jouer aux échecs on paye pour la Fédération en Angleterre”?
ZERO ou…???
Attention!
Il ne faut pas confondre les “cotisations pour les clubs” avec “les taxes pour la fédération” où “les taxes pour la calcule des elos” !!!
Cordialement,
Krzysztof Pytel
Précision à Christophe Pytel
15 euros pour la FRBE…..cela doit être discuté…il me semble..
Il y a une chose quand même à savoir pour être affilié à la FRBE il faut partie d’un club qui se trouve dans une des trois fédérations communautaires, les germanophones (SVDB), néerlandophones (VSF) et francophones (FEFB).
Exemple pour la FEFB:Pour l’exercice social 2010-2011, du 1er septembre 2010 au 31 août 2011, la cotisation réclamée par la F.É.F.B. s’élève à 15€ par jeune (moins de 20 ans au 1er janvier) et à 25 € pour les affiliés seniors.
Par contre, à partir de l’exercice social 2011-2012, elle sera de 20€ par jeune et de 30€ par senior. Elle comprend notre quote-part à verser à la F.R.B.É. et les sommes ristournées aux ligues. Le cercle doit, pour fixer sa propre cotisation y ajouter ce qui est nécessaire à la vie du cercle et l’éventuel supplément perçu par sa ligue.
Pour 2012 – 2013 la diminution a été rejetée il me semble donc reste la même. Donc un joueur qui veut s’inscrire doit payer sa cotisation à sa fédération, par exemple la FEFB ou autres ET reverseront une partie à la FRBE.
Jean-Michel
Dans mes 5 gosses 2 filles joueuses de club qui on parfois représenté 5% des effectifs féminins de la ligue ! (…) Si les excès ressemblent de très loin à ceux du foot, ils sont à l’image d’une société assez étrange.
Cependant les clubs ACCUEILLANT les jeunes réussissent à garder des jeunes filles, quasiment toujours en groupe de copines. La politique menée n’est pas parfaite mais que de progrès en 30 ans, plus un open sans fille de bon niveau.
Anecdote : l’excellent accueil d’un club de la Rochelle montant en N 3 : je cite ma fille : “J’entre dans le club pour la première fois, les têtes toutes masculines se lèvent et tel un un groupe de raptors, 4 mecs s’approchent et mettent moins de 2 minutes à me présenter une licence.”
La disponibilité de ce club aura été sympa et continue même dans les moments plus délicats pour elle, cela vaut largement un “salaire” merci à tous.
Echec et Mat aux…hommes (?!?)
The Women’s World Chess Cup 2012 in Khanty-Mansiysk
http://chess2012.ugrasport.com/
http://www.chessbase.com/newsdetail.asp?newsid=8626
Bonjour,
Mea culpa! Mea maxima culpa!
Oui – c’est vrai: je suis responsable que le règlement de la F.F.E impose une joueuse pour les équipes.
Pour commencer – un peu d’histoire.
Fin des vacances 1987 ou 1988. Une soirée à Chanac. Un repas amical (les Loubatière et les Pytel).
Jean-Claude Loubatière déclare qu’il veut présenter sa candidature pour remplacer le Président de la F.F.E – Monsieur Raoul BERTOLO qui est malade.
La question: quel programme ???
Ma femme, Bozena pose une question:
Est-ce normal, qu’en France, dans les compétitions échiquéennes on voit moins que 20 (vingt !) joueuses ?!?
En France, où les femmes ont marqué l’histoire, – Jeanne d’Arc, Maria Curie-Skłodowska (une Polonaise… – comme nous!), Mme Chantal CHAUDE de SILANS etc.)
Dans tous les sports, il y a les championnats pour les femmes et pour les hommes.
Est-il possible d’imaginer autrement dans les échecs – pour la raison que les échecs sont « un sport intellectuel »?
L’histoire nous montre plutôt… le contraire (!).
Un peu plus tard, au milieu de la nuit, chez nous en Pologne, à Lublin, le téléphone sonne:
« Bonsoir, Ici Jean-Claude Loubatiere de Montpellier – je suis élu le Président de la F.F.E. Peux-tu accepter la poste de directeur de la F.F.E pour développer les échecs chez les féminines?!? ».
Nous discutons longtemps…
Quelques jours plus tard au Comité Directeur de la F.F.E je propose beaucoup de mesures.
Essentiel: une joueuse dans chaque équipe.
Ma proposition – on commence par « la tête » donc par la NI.
L’opposition – pour contraire/détruire – propose de commencer par… la NIV.
Quelle folie – n’est-ce pas ?!?
Dans ma commission – au départ – sont:
Joëlle Mourgues de Clermont-Ferrand, Bernard Fourche de Clermont Ferrand, Bernard Sojka de
Courriers, Roger Wawrzycki de Courriers, Krzysztof Sznapik de Varsovie, Gilles Andruet de Bagnolet.
Mille remerciements – ils on fait un travail formidable pour développez les échecs féminins en France.
Souvenez-vous comment Les Françaises ont terminé le championnat à Debrecen en 1992 ?!?
Quelles mesures avons nous mis en route a l’époque?
Comment avons nous travaillé?
Comment faire voter les mesures « discutables » – j’ai profité lors des réunions du CD de mes… faiblesses dans l’utilisation la langue française?
Krzysztof Pytel
Reims, le 8.11.2012
a suivre…
Puisque l’unique échiquier féminin est un échec , passons la sur-multipliée et instaurons la parité dans les compétitions nationales !
Mieux qu’un business , ce sera une filière de création d’emploi …
Gageons que les nouveaux dirigeants de la FFE sauront trouver la trajectoire idéale .
Bravo pour avoir abordé ce problème pour lequel je me bats depuis des années… sans aucun succès !
Sur le bilan, j’avais écrit ça : http://chouia-au-pays-des-echecs.over-blog.fr/article-magnifique-bilan-de-la-discrimination-positive-en-faveur-des-feminines-19-joueuses-licenciees-a-de-plus-en-15-ans-44503262.html
Mais aussi ça : http://chouia-au-pays-des-echecs.over-blog.fr/article-30243424.html, etc…
Votre article aura peut-être plus d’impact que tous ceux que j’ai publiés au fil des années sur mon blog…(parce qu’écrit par un homme ?)
Je constate malheureusement que ce sujet n’est pas à l’ordre du jour des candidats à la présidence de la FFE… sans parler de la FIDE, naturellement (mais bon, faut pas rêver non plus !).
Il est certain que beaucoup de joueuses trouvent un intérêt à ce système discriminatoire.
Pour avoir interrogé Bachar Kouatly à ce sujet, je me suis entendue répondre : “Mais….comment ces joueuses feraient-elles pour gagner leur vie, si on supprime l’échiquier féminin, les prix féminins ???”
Singulière “logique”, qui voudrait que les joueuses à 2000 aient “droit” de vivre des échecs, et pas les joueurs… Mais bon, la “logique” de Bachar….
Pour ma part, j’en reste toujours au principe d’égalité : les femmes ont les mêmes capacités cérébrales que les hommes, elles doivent donc être traitées de la même façon que les hommes dans l’ensemble des domaines relevant du raisonnement.
Il n’existe pas de “bac féminin”, ni de “diplôme d’ingénieur féminin” (tout le monde pousserait des hauts cris !!!!), pourquoi existe-t-il un titre de “maître féminin” ?
Au-delà de le suppression de la notion “d’échiquier féminin”, la logique et l’éthique voudrait que la catégorie même de “féminine” soit supprimée, et avec elle, tout le ridicule arsenal des compétitions féminines, des prix féminins, des titres féminins.
Cessons d’être d’un autre siècle : le jeu d’échecs souffre déjà suffisamment d’une image ringarde, élitiste et passéiste, sans qu’on en rajoute dans le ridicule et l’injustifié.
Continuez, vos articles sont excellents, comme toujours !
Cordialement,
Chouia
Bonjour,
Encore une fois, permettez de poser les questions.
Comment comprendre la notion: “développement des échecs” ?
– Comme une augmentation de nombre “joueurs licenciés” – les petits enfants compris?
– Comme la montée de niveau des résultats sportifs?
– Comme la montée des cotisations pour la Fédération?
P.ex: en France 45 euros pour la F.F.E = record mondial.
En Belgique la cotisation maximale – d’après les statuts – est de 15 euros.
Dans majorité des pays, la cotisation est 0 (ZERO!).
– Comme une amélioration de la vie dans les clubs?
– Comme une création des postes administratifs au sein de la Fédération?
– Comme une organisation d’événements spectaculaires?
Au sujet des féminines dans le monde des échecs.
Quelle est la motivation en France pour une fille de jouer aux échecs:
– être dans le même monde que son copain?
– pouvoir réussir sa vie professionnelle?
– plus intéressant est à l’âge de 16 ans d’ être “la championne de France” et F.I.M (comme Claire Gervais) ou – un peu plus tard – d’avoir BAC+9 et plein de reconnaissance professionnelle (toujours comme Claire Gervais)?
– quelle est la perspective pour une fille – de 16 ans avec elo =1800 de chercher à gagner en N III 100 euros par match + “les entraînements…???
A la prochaine…
Krzysztof Pytel
Reims, le 28.10.2012
Bonjour Christophe,
Il y a quand même une petite question que je me pose.
Comment peut-on interpeller une féminine dans la rue pour éviter un forfait ?
Je vais te donner un petit exemple, en Belgique quelques mois avant le début des interclubs nationaux chaque club doit former sa liste de force, il peut arriver qu’un joueur appartenant à un club joue les interclubs nationaux pour un autre exclusivement et par ce fait il ne pourra pas jouer pour le club où il est affilié. Seuls les joueuses et joueurs qui sont sur cette liste de force peuvent jouer dans cette équipe et il y a aussi des règles à respecter avec les « titulaires » etc….
Donc si je comprends bien en France vous ne devez pas faire de liste de force, je veux dire par là que vous ne devez pas faire la composition des équipes, notons que la liste de force est supérieur au nombre d’échiquier «avec les réserves si on veut », d’ailleurs il n’est pas rare des premiers tableaux que cela soit dans n’importe quelle division et qui ne joueront jamais j’appelle cela des « fantômes » ou alors c’est pour faire bien, LOL
Il est vrai que cette règle peut-être assez contraignante d’obliger une féminine dans vos interclubs en division 1,2 ou 3….
Il est vrai que je trouve du moins en Belgique qu’il n’y a pas assez de féminines à priori en France vous êtes dans le même cas… Mais en Belgique elles sont vraiment rares !
Petit anecdote, il a fallu 18 ans à la Belgique pour envoyer de nouveau une équipe féminine aux Olympiades à Istanbul, d’ailleurs certains trouver cela inutile à cause de leurs Elo et que cela aurait été ridicule, bien entendu elle ne vaut pas l’équipe féminine française mais j’estime qu’elles ont fait un magnifique parcours et ont été loin d’être ridicule !
Maintenant tu dis « le business des échecs féminin » peut-être puisque votre règlement le demande, mais soyons honnête comment appelles-tu deux joueurs qui se connaissent bien et qui sont tous les deux dans une équipe différente par exemple en division une et qui se font payer et que tous deux décident de faire nulle en 6 ou 10 coups ? Il ne faut pas me sortir que cela n’est jamais arrivé…..
Tu sais moi j’en ai vu des règlements complètement « débile » en Belgique…. Maintenant espérons que cela aille mieux …..
Cette règle devrait être adaptée car si j’ai bien compris ce sont les « petits clubs » qui sont pénalisés….
Comme cela été dit plus haut il est vrai que la formation compte beaucoup….
Bien à toi
Jean-Michel
PS : J’espère que tu as vu que Jean-Pierre Mercier (il me semble qu’il a été également co-organisateur du Chpt d’Europe à Aix-les-Bains en 2010) est dans l’équipe de Léo Battesti « dans les échecs pour tous », oui car j’ai déjà vu sur ton blog que tu avais commenté avec lui sur le minitel le championnat du Monde Kasparov vs Karpov je pense… http://www.les-echecs-un-sport-pour-tous.com/Liste_r6.html
Le père d’un jeune fille fait le tour des clubs franciliens pour demander licence + cours privés avec un maître pour sa fille (1700 environ) contre une participation en N2/N3. A mon avis, ça s’appelle du proxénétisme… C’est à ça qu’on voulait aboutir avec ce règlement stupide ?
la FFE avait imposé une féminine obligatoire pour pour obliger les clubs à faire un effort en direction des femmes et pour porter une attention particulière à la formation des jeunes joueuses.
Au bout d’un quinzaine d’années de cette mesure, le bilan est assez facile à tracer :
– est-il possible de prouver que cette mesure a favorisé les échecs féminins chez les adultes ? Non, les adultes sont toujours aussi peu nombreuses dans les clubs qu’il y a 15 ans (faciles à vérifier dans les stats)
– est-il possible de prouver que cette mesure a favorisé la pratique des échecs chez les jeunes filles ? Non, car l’augmentation de cette pratique est à mettre sur le compte du développement général des échecs chez les jeunes et parmi les scolaires. Rien à voir avec l’obligation d’un échiquier féminin.
– est-il possible de prouver que cette mesure a contribué à augmenter le niveau échiquéen chez les joueuses ? Apparemment oui, si on se contente de calculer des moyennes élo sans voir plus loin que le bout de son nez.
En réalité, 2 correctifs de taille amènent à répondre non à la question : d’une part l’augmentation générale du niveau et des classements suivant une logique inflationiste qui a été démontrée depuis longtemps, et d’autre part, la venue en France de fortes joueuses venues de pays de l’Est, attirées par les opportunités de mercenariat.
Celles-ci se sont depuis installées en France et ont obtenu la nationalité, mais enfin, ce n’était pas le but recherché par la fédération.
Je dirai même mieux : combien de joueuses à plus de 2200 sont sorties des écoles de formation de clubs de la FFE depuis 10 ans ?
Exactement 3 : P Guichard, N Benmesbah et M Congiu selon le classement actuel (S Millet et M Sebag ont 2300 depuis + de 10 ans)
En bref, au regard des objectifs affichés, l’obligation d’avoir un échiquier féminin est un échec absolument complet.
Et qui peut dire qu’une seule joueuse a pu être formée grâce à cette mesure ?
En revanche, les effets pervers sont depuis longtemps connus de tous, y compris des plus farouches défenseurs de cette mesure : mercenariat éhonté de la part de joueuses ayant parfois 1400/15OO, parfois même très jeunes, véritable “marché” de l’échiquier féminin à l’intersaison, débauchages en règles, pressions sur les joueuses qui parfois n’ont même pas le “droit” de ne pas pouvoir jouer pour raisons personnelles, aboutissant même à dégoûter certaines des plus convaincues.
Qui défend l’obligation de l’échiquier féminin ? A peu près personne en dehors de la directrice des féminines et des 15 ou 20 joueuses du Top 12. Pour avoir discuté avec certaines d’entre elles, même les joueuses de N1 ne sont, pour la plupart d’entre elles, pas convaincues par l’obligation de l’échiquier féminin.
Qui proposera (et votera) la fin de cette ânerie ?
Personne de peur de passer pour un je ne sais quoi.
Voilà comment, par peur de se déjuger, on en vient à empiler des mesures absurdes, sans même avoir le courage ne serai-ce que de regarder si elles servent encore à quelque chose
L’obligation d’avoir une joueuse compte parmi les raisons de l’implosion du “petit club d’amis” que nous avions créé. De manière générale, c’est un gros problème pour les petits clubs…
Je souscris à tout ce qui est dit ci-dessus et j’en remets une cuillerée.
Imposer une féminine au huitième échiquier est totalement contre-productif.
Dans ma poule (sic) de NIII il y a une joueuse à 1000, elle ne va se prendre que des vestes et ça va la dégoûter des échecs. Abrogeons cette mesure qui ne relève que du terrorisme intellectuel : les clubs d’échecs ne sont pas des repaires de machistes butés, les joueuses y sont en général très bien accueillies, pas besoin de règlement comme celui-là pour les attirer.
allez je me lance,
la question de la féminine, en Nationale 3 et au dessus, est un leitmotiv qui réapparait régulièrement.
1) pourquoi avoir imposé une féminine
c’est une réponse de la fédération au trop faible nombre de féminines qui pratiquent notre jeu.
il s’agit de mettre la pression sur les clubs qui ne font pas d’efforts sur la formation en général et la formation des féminines en particulier.
Supprimer la féminine en nationale c’est possible, mais il faut trouver une autre façon d’aider les féminines à jouer et à jouer à un niveau intéressant, trouvera-t-on ce niveau en tablant sur le nombre et en opposant comme on le faisait dans les années 1970 sport de masse et sport d’élite, je ne sais.
D’autres propositions ont été faites et ce que l’on peut reprocher à l’actuelle fédé c’est de n’avoir pas trouvé de solutions différentes.
2)en revanche je serai surpris que les clubs ayant une formation (au niveau jeunes) correcte soient 10 ans après sans aucune féminine apte à jouer au niveau demandé. 10 ans c’est long… eh oui.
Mais posons nous la question et regardons qui se plaint ?
D’une façon générale ce sont les clubs qui préfèrent investir sur les résultats immédiats en payant des joueurs plutôt que d’investir dans de la formation.
Prenons en exemple les clubs formateurs dans les autres sports.
Ils ont beau faire de la formation, plus leur équipe première joue haut moins ils peuvent sortir de joueurs aptes à jouer à ce niveau là.
Le gain qu’ils retirent de leur formation est, si l’on ne considère que ce critère-là (faire jouer un jeune formé au club dans l’équipe première), très mince .
Quant à la déperdition de joueurs et de joueuses passé la catégorie minime, si c’était la faute aux clubs ou à la fédé ce serait trop simple.
Toutes les fédérations sont confrontées à ce phénomène. Il s’agit d’un phénomène de société.
La seule solution qui existe est d’augmenter la quantité et la qualité des formations proposées aux jeunes pour que le pourcentage de ces jeunes poursuivant l’activité reste le même, pour qu’il y en ait plus en nombre dans chaque club.
Et la première chose à faire c’est de la formation.
Il y a trop de clubs à la fédé qui sont uniquement un rassemblement de copains qui n’acceptent qu’une seule chose : jouer.
Bravo c’est très bien c’est sympa, il en faut,mais ces clubs n’ont aucune vocation à jouer en nationale.
Le but d’une fédé est de développer le jeu qu’elle le promeut.
Ces clubs ne jouent pas le jeu en ne développant rien du tout.
Et la fédé ne joue pas le jeu en ne sanctionnant pas ces clubs (ou en n’aidant pas les autres, mais comment? l’attribution d’un label club formateur, oui mais après ça fait très beau une fois affiché dans le local.)
J’arrête je vais saouler tout le monde et sur le sujet je peux tenir trop longtemps.
salut et fraternité
serge
Et former des filles ?
Fournir des conditions agréables ?
Privilégier le relationnel ?
Dire bonjour quand quelqu’un rentre dans le club ?
Être attentionné ?
Merci d’oser parler enfin de ce réel casse-tête concernant l’échiquier féminin obligatoire en N3, N2, N1 et top 12.
Personnellement, je pense qu’il faudrait considérer uniquement le elo : soit on a le niveau pour jouer aux échecs en N3, N2, N1, Top 12… soit, on n’a pas le niveau requis pour y jouer. J’estime qu’un joueur classé 1200 n’a pas sa place en N2 de la même manière qu’un joueur classé 1600 n’a pas sa place en N1. Pourquoi en est-il autrement pour les joueuses d’échecs ?
L’obligation (de par le règlement) de faire jouer une joueuse entraîne plusieurs effets pervers : des joueuses classées 1850 demandent 100 euros par partie jouée en proposant même de négocier le tarif…des joueuses classées 1580 auxquelles on propose d’offrir leur licence ainsi que plusieurs inscriptions à des tournois d’échecs, trouvent des conditions “plus avantageuses” ailleurs…
Les parents de jeunes joueuses (catégorie jeunes) exploitent le filon et exigent des clubs qu’ils payent des cours d’échecs très coûteux à leur fille (parfois jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois).
J’évoque ces faits par expérience puisque je joue moi-même dans une équipe d’assez bon niveau en Nationale.
On en arrive à du grand n’importe quoi avec des joueuses classées 1200 dans des équipes de N2 et N3. Il arrive même que des joueuses ne connaissant même pas les règles du jeu d’échecs, ni le déplacement des pièces, jouent en N2, N3 voire N1.
Il y a actuellement un niveau très bas au 8e échiquier des trois groupes de N1, avec une majorité de joueuses classées entre 1500 et 1800, ce qui est très bas comparativement au niveau des autres joueurs de ces équipes.
Cela fait longtemps que ce point de règlement existe et concrètement, quelles en sont les conséquences au bout de plusieurs années ? Le niveau des joueuses d’échecs en France a-t-il explosé ?
Non bien sûr !
Des joueuses françaises telles que Marie SEBAG ou Sophie MILLIET auraient sans doute eu le même niveau (très élevé) qu’actuellement, même sans ce point de règlement.
Je ne sais pas ce qu’en pensent les prétendants au poste de Président de la FFE, mais il serait intéressant et utile de les interroger sur ce point très précis.
Peut-on continuer ainsi, avec des équipes de N1, N2, N3 qui perdent systématiquement sur leur 8eme échiquier à cause de ce point de règlement ?
Certains clubs ont même une double peine : défaite au 8e échiquier + pénalité (-1) en cas d’absence de joueuse + sanction financière au bout de plusieurs forfaits.
Peut-on continuer ainsi longtemps à entretenir un marché (parfois lucratif pour certaines joueuses ayant un faible elo) qui n’a aucun sens et qui ne se justifie pas ?
Peut-on continuer à inciter des joueuses classées en dessous de 2000 à être payées pour chaque partie jouée, alors que dans l’équipe, il y a des 2200 et des 2300 qui jouent sans être payés ?
Au delà de ces considérations, je regrette qu’il n’y ait pas davantage de très fortes joueuses d’échecs françaises du niveau de Sophie MILLIET ou Marie SEBAG.
Pourquoi n’y en a-t-il pas davantage ? Pourquoi le point de règlement imposant une joueuse n’a pas eu de réel effet dynamique ? Je n’en sais rien…
Il serait utile que la F.EF.E. fasse un réel bilan objectif des conséquences de cette obligation d’aligner au moins une féminine française en N3 et au dessus.
Soit ça a réellement été utile, et alors il faudrait expliquer plus cette utilité.
Soit ça ne sert pas à grand chose, et il faudrait réfléchir à d’autres moyens de promouvoir les échecs auprès des joueuses.
Pour ma part, je connais des exemples de clubs où l’école des jeunes permet de trouver une féminine pour éviter le forfait sur l’échiquier féminin, mais où il n’est pas rare que la joueuse laisse tomber les échecs suite à 1 ou 2 parties avec l’équipe, car ce n’est pas adapté à son niveau de jeu ou à ce qu’elle cherche dans les échecs.