J’ai retrouvé mon Short… à l’Est, toujours à l’Est

Avec Kortchnoï et Karpov, Short a toujours été dans le top 5 de mes joueurs préférés. Avec le temps, Short décroche moins d’invitations dans les gros tournois. Mais de Banghok à Gibraltar, Edmonton en passant par l’Afrique du Sud, le Nigéria ou l’entraînement en Iran et en Inde, on le retrouve un peu partout en plus des tournois à gros z’Elo où il est régulièrement invité.

Sur l’échiquier, son attitude est un modèle : tout sur le roi avec les blancs. Style classique et pur avec les noirs. Si vous êtes une patate, il jouera avec les noirs un début irrégulier pour retomber dans une finale supérieure.
En société, Nigel régale toujours la galerie d’anecdotes. Il dit bonjour à la dame et au sponsor. Il analyse sa partie avec un verre de très bon vin rouge. Bref, il ne néglige jamais son travail de représentant, droit comme un ‘i’ et toujours en costume-cravate. Et pour lui, les échecs, c’est du plaisir, du voyage et une création.

short

Poli, tellement « british », il a perdu son accent de jeunesse, celui de la région de Bolton.
Il parle un peu « upper class », accent acquis sous l’influence de Dominique Lawson, un journaliste britannique qui l’a supporté lors de son match contre Kasparov en 1993 et lui a ouvert les portes de la haute société.

Le père de Lawson était un ancien Chancelier de l’Échiquier  (ministre des finances et du trésor).
Oui, j’avais perdu mon Short depuis quelque temps dans cette surabondance d’informations. Elle nous fait oublier les champions pas comme les autres. Mais en suivant a posteriori les parties de Carlsen à Mexico et le championnat du monde féminin en Sibérie (12 fuseaux horaires d’écart !) sur le site payant de ChessBase (playchess.com), je vois mon Short massacrer des « patates » dans un tournoi en Estonie. Et avec les noirs, il se permet naturellement de jouer l’Anglaise. Ouf, Nigel a toujours autant d’humour !

De l’humour ? Je dirais même plus : toujours à l’Est. Car Short honore de sa présence la treizième édition du « kiirmaleturniir » (tournoi d’échecs de parties rapides) de Pühajärve, une mégalopole estonienne de 182 habitants. En plus du tournoi de maîtres d’une trentaine de participants (Nyback, Miezis), des hommes d’affaires, journalistes et hommes politiques locaux ont leur propre tournoi. Comme à Wijk-aan-Zee.

Oui Nigel va à l’Est, toujours à l’Est, à linverse du pendule de Tournesol. Mais avec cette stratégie mondiale, ne va-t-il pas finir par trouver de nouvelles sources de sponsors ?

Sélection de parties sur le site de ChessBase (allemand)

Liste des joueurs et résultats complets des 31 rondes ici.

La presse estonienne déroule le tapis rouge pour Nigel « Court » selon la traduction très sérieuse de google.