Le championnat des paris
89e édition du championnat de Paris, 622 participants hors forfaitistes, un temps de chien, une coupe du monde de football au Brésil qui fait abandonner quelques-uns pour voir des matches capitaux… et le sport, le vrai.
Le championnat se déroulait pour la première fois au stade Charléty où des meetings d’athlétisme ont rythmé le premier week-end et où des matches du Paris Football club attirent les foules en pleine saison.
La salle de jeu était gigantesque de sorte qu’on pourrait presque y organiser un championnat de France, une compétition qui réunit chaque année environ 1000 participants.
Le CHIP n’est pas chic, mais reste une compétition de masse qui rajeunit. L’organisation ronronne, on a presque l’impression que c’est facile !
Les clubs d’Île-de-France fournissent le gros des troupes. Tous les joueurs viennent pour en découdre, pas pour les prix (cinq seulement dans l’open A) y compris les maîtres du tournoi FIDE où personne n’est invité en dehors des frais d’inscription payés par pratiquement personne.
Divers stages avaient lieu dans les étages (auto-entrepreneur…) mais un seul était bien visible sur le plancher des vaches : le stage ‘AF4’. Quézaco ? 4e vol Air France à destination de Papeete tous frais payés par la ligue avec TON argent ?
Non… plus modestement, il s’agissait d’un stage d’arbitre débutant. Ainsi, la championne Marie Sebag (Échiquier Châlonnais du président Salazar), Celia Duffaud fille de sa maman présidente de Tous aux Échecs (Montreuil) et une jeunette de Villepreux (club des Yvelines, 22 licences A, 2 licences B, vieux village à visiter) vont grossir les rangs du ‘corps arbitral’.
En cas de validation aux étapes supérieures (j’y connais rien), elles seront abonnées à la version masculine de la baffe, çàd LE BAF, le Bulletin des Arbitres Fédéraux.
Rentrer dans ce monde impitoyable et consulter les anciens numéros en ligne, c’est par ici.
Bref, tournoi multiforme, offres multiples, sandwiches variés et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne ou plutôt Fedorchuk. Président fédéral sourire présent à la remise des prix. Cette 89e édition fut une réussite. Photo ci-contre © ligue IDF.
Tournoi FIDE (40 participants)
Gagné au départage par Sergey Fedorchuk devant son bourreau de la 8e ronde, son camarade de club d’Évry Grand Roque Gharamian et Tregoubov avec 6,5 sur 9.
C’est la seconde fois que le trophée est remporté par le grand maître ukrainien, redoutable en milieu de jeu et en finale. S’il ‘chipe’ une troisième fois la coupe du ‘CHIP’, il aura droit à la coupe énorme stockée en devanture de la ligue d’IDF… et à un chèque bonus de 5000 €.
Rusen RUSEV (Lutèce-Échecs/Paris/2337 Elo) réalise sa première norme de maître international avec une performance à 2568. Il est le seul parmi les candidats maîtres à avoir attrapé ce fameux résultat.
Ce tournoi comportait peu de joueurs et les champions crapahutaient dans un joyeux anonymat (aucun chevalet, on ne sait pas qui est qui). Les échiquiers DGT ont conservé pour l’éternité les parties des dix premières tables sur la page des résultats.
Tournoi A (134 participants)
Beaucoup de jeunes et l’inévitable Gromovs pour décrocher la première place de ce traditionnel tournoi où les plus de 1900 Elo peuvent accrocher n’importe qui. Le bourreau 2013 de Gromovs au CHIP, Benoît René, a été victime dès la première ronde d’un joueur à 1973 Elo. Il s’est autorisé derechef des vacances prématurées de forfaitiste. Lequel 1973 a fait forfait les deux dernières rondes…
Le tournoi est remporté avec 7,5 sur 9 par le jeune Malgache Fy RAKOTOMAHARO (2114, Clichy). Il devance au départage Ludovic Gantner (2171, Tour Blanche-Paris). A cause de son âge (15 ans) le changement de la constante pour le Elo le booste (explications site FFE).
Le jeune Fy gagne une brouette de 109 points Elo sur 9 parties ! Arrivé de Madagascar chez PP (club du Petit Pouchet à Paris), il a vite été repéré par les recruteurs de Clichy qui l’ont aspiré en voyant ses résultats flamboyants aux tournois de DD Clauzel.
Fy fait fi de la théorie des ouvertures. Cela aurait pu lui coûter une défaite en finale contre le Brésilien Gervasio, mais son cavalier virevoltant l’a sauvé.
Le trentenaire et co-vainqueur Ludovic Gantner a fait jouer le métier. Il a ‘strip-teasé’ Gromovs stratégiquement dans la dernière ronde avec les blancs. Sachant que l’autre joue tout a tempo dans les 30 premiers coups et avait déjà sauvé deux poubelles avec ce stratagème, la tache n’était pas simple. Bravo!
Mention spéciale aux sportifs Bourogaa, Daurelle, Grigorian, Kozlowski, Micottis, Mirimanian, Montabord, Vlachos qui ont joué l’après-midi dans le petit championnat a (parties de 3 h 30 maximum) et dans le tournoi du soir A (environ 5 h de jeu si tu vas en finale, petit scarabée).
Tournoi B
Si vous n’aviez jamais vu des têtes de turcs, il fallait rester près des premières tables. Deux des membres de l’équipe nationale jeunes ont animé le tournoi et notamment une jeune fille devant un public impressionné. Le poussin Isik CAN remporte seul le tournoi avec 8 sur 9. Suivent 3 joueurs dont sa compatriote Duru OKUYAZ contre qui il a fait nulle à 8e ronde.
Mais la jeune Duru qui a mené la danse du tournoi s’incline à la dernière ronde contre Sylvain Durand (Petit Pouchet-Paris) qui rejoint le podium tout comme le cadet du JEEN-Paris Lyova AKULYAN, le grand pote blitzeur d’Hayk Mirimanian.
A quand une exportation de nos jeunes pousses dans les tournois européens pour se faire les dents ?
Tournoi C : rien suivi. La grille américaine nous sauve la mise : Maxime Tregoubov le pupille fils du GMI arrive 5e avec 7 points sur 8. Il a séché la première ronde ! Il y a 4 ex æquo à 7,5. Ces ‘fayots’ ont joué les 9 rondes.
Jouer l’après-midi
Les tournois petit a, b, c permettaient aux joueurs voulant profiter de leurs soirées de jouer des parties plus rapides (60 min + 30s par coup). L’inusable Roger Ferry ainsi participé au tournoi petit a remporté par Santamaria et Daurelle.
‘Car-Ferry’ a rectifié un certain nombre de jeunes. Fahim Mohammad (Créteil) n’a pas réussi à le battre, et n’en revenait pas de la force du joueur fidèle au club de Colombes. Fahim est né en 2000 et Roger Ferry en 1932.
Un autre jeune a quasiment balancé les pièces quand ‘Monsieur’ Ferry l’a gratté en finale après avoir courbé l’échine toute la partie.
Photo (© ligue IDF): Roger Ferry regarde la pendule (moins de 2 min) de son farceur d’adversaire sous l’œil d’un revenant à la compétition, Marc Ébalard.
Voir les grilles américaines sur la page des résultats
Le fun : savoir si vous êtes sur la COMPIL PHOTOS déroulée sous une version remasterisée bof de Chase, la musique mythique du film Midnignt Express c’est ici
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