Olympiade de Tromsø : qui fait quoi ?
Olympiade, définition : jeu individuel par équipe de 4 personnes jouant en même temps.
Où est l’équipe ?
Dans la tête des joueurs, leur entente et dans l’ambiance selon les résultats.
Que fait le capitaine ?
Il donne la composition de l’équipe. Même plus besoin de se lever tôt et d’aller à perpét, ils font ça par l’Internet ces feignasses. Avec un code secret bien sûr.
Pourquoi beaucoup de capitaines sont par ailleurs joueurs professionnels ?
Parce que dans les échecs, il n’y a pas d’argent pour la formation ou une direction technique digne de ce nom. Donc des GMI-pas-assez-forts-pour-aller-en-EDF viennent se faire un p’tit billet.
De plus, les forts joueurs ont un ego comme ça. Alors si un type non titré lui dit qu’il joue pas, il le rembarrera en lui disant qu’il ne comprend rien aux compo. Les grands joueurs ne comprennent souvent rien à la grande psychologie non plus.
Que fait le capitaine pour détendre les joueurs ?
Restaurants préférés, jeux de cartes tarifés ou pas, l’ambiance de potes, marches nocturnes/diurnes… Et on prépare qui veut. Car qui peut mijoter des plats échiquéens à Vachier-Lagrave ou Nakamura ? Eux-mêmes sont d’ailleurs souvent leur pire ennemi.
Comment gagne-t-on une Olympiade ?
A un pouillième de points. Il faut perdre peu, ne pas avoir de maillon faible dans l’équipe. Parfois, des équipes ayant fait le semi-sous-marin reviennent en force dans les trois dernières rondes et grattent un podium. Rien ne sert de courir, il faut donc arriver à point.
A quoi sert la Bermuda Party ?
A remplacer Meetic, mais en 3D. C’est une ‘boum’ internationale. Coucheries subséquentes ou pas, tout le monde danse ou essaie. Traditionnellement organisée par les Bermudes (41 classés FIDE) dont le président de la fédération est aussi trésorier et directeur exécutif de la FIDE (ça aide, les Bermudes sont un paradis fiscal) c’est plutôt sympa. Aronian y a jadis boxé pour défendre sa conquête qui est aujourd’hui sa compagne.
A quoi servent les arbitres ?
A voyager. A regarder. A dire ‘tombé’. A dire (rarement) « notez vos coups jeune homme/femme. » A faire signer la feuille de partie. A dégager ceux qui n’ont rien à faire dans l’aire de jeu. A faire des réunions. Le plus éclatant : faire respecter la règle « zéro tolérance » qui consiste au rester au garde-à-vous devant son échiquier avant le lancement de la ronde.
Pas convaincu ? Lire le blog du (presque) protestataire Stéphane Escafre ‘Arbitro voyage’. Vous saurez presque tout de la délégation arbitrale française. Et surtout Arbitro surveille l’équipe de Norvège. Il est donc en direct 5 h par jour à la télévision norvégienne. Une journaliste lui a demandé à quoi il servait. Pfff, ces journalistes…
Enfin, à quoi servent les élections présidentielles à la FIDE ?
A rien pour toi, camarade. Car à la fin, c’est toujours un Russe qui gagne. La fédération russe ne laissera jamais filer la FIDE dans un autre pays. Kasparov va perdre. Kirsan va gagner ce lundi. Et sur une démission, il cèdera à plus ou moins brève échéance la place au riche vice-président Filatov.
Parties et commentaires en direct sur le site officiel
C’est pourtant simple!
Pion h3, les noirs peuvent le délaisser
Pion c6, les noirs doivent le surveiller comme le lait sur le feu et donc les blancs le regardent avec les yeux de Chimène.
De plus, dans ce genre de finales Fou contre Cavalier, si les pions sont sur une aile, le Cavalier est fort, et la réciproque est vraie.
Mais à court de temps, il se peut que l’on oublie tous les principes élémentaires de finale. Ça n’arrive que très rarement aux tous meilleurs, et c’est pourquoi, quand Carlsen oublie la nulle de Vancura (et qu’Aronian s’en rappelle!!), tout le monde publie la partie!
Pourtant simple!
Pion h3, pas important
Pion c6, de l’or en barres
Pions sur la même aile : Cavalier plus fort
Pions sur les deux ailes : Fou plus fort
Ça arrive malheureusement à tout le monde d’oublier ses fondamentaux, mais quand on voit qu’on peut annuler contre le champion du monde en titre en connaissant les finales (Merci Vancura, merci les entraîneurs quand j’avais 9 ans s’est certainement dit Aronian), je ne vois pas pourquoi on ne les bosse pas au lieu de jouer à l’idiot savant. Lire cet article édifiant :
http://timkr.home.xs4all.nl/chess2/diary.htm (article 394)
Donc, finalement…
C’est assez clair… quand on sait lire.
Peux tu développer ta pensée stp ?
Ayant été évincé d’un forum pour un motif non précisé, je sollicite l’hospitalité de Christophe pour une explication qui me paraît importante.
Deux rondes avant la fin des Olympiades, la France était en tête. A l’issue de l’épreuve, elle est dans les choux. Pourquoi ? Deux parties perdues bêtement, sur des erreurs (plutôt horreurs) en FINALE. Deux joueurs ont eu la tête dans le sac dans ce qui constitue le moment le plus important d’une partie d’Echecs, ce que confirme la pratique constante des tournois. Ce n’est pas injurieux de le constater. Au contraire, un diagnostic exact est nécessaire pour progresser.
Il est inconscient (ou de mauvaise foi) d’écrire, comme on l’a fait, que “la cause première en est chaque fois une ouverture (ou début du milieu de jeu) ratée”. Certes, on pouvait espérer, avec les Blancs, obtenir une meilleure position mais de tout temps, de grands joueurs ont raté les deux premières phases d’une partie, donnant alors leur meilleur pour la 3e phase, la finale, où ils savaient unanimement que tout se joue. Un Botvinnik, un Fischer, un Kortchnoï ne levaient pas le pied en pareil cas, ils s’appliquaient davantage.
Il est inconscient (ou de mauvaise foi) d’écrire, comme on l’a fait, à propos de la finale Edouard-Nepo (66 Fh1! au lieu de l’horrible Ff1??) que “s’il faut deux jours d’analyse pour déterminer que Fh1 ne perdait pas, c’est une considération purement théorique, et basiquement, peu intéressante”.
[la partie est ici/Echecs64]
http://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1771430
Il faut peut-être deux jours pour le faire connaître sur un forum auquel on n’a pas accès, mais il suffit de 30 secondes pour réaliser qu’un pion blanc à deux pas de la promotion (en c6) a une valeur plus grande qu’un pion-Tour arriéré et bloqué (en h3). Et alors, puisqu’il faut en perdre un, pour donner celui-ci plutôt que celui-là. Un Botvinnik, un Fischer, un Kortchnoï, et beaucoup d’autres joueurs infiniment moins prestigieux, auraient joué Fh1, même (surtout ?) en difficulté de temps.
Le monde se divise en deux catégories :
— ceux qui rabâchent l’idéologie, la mode, l’échiquéennement correct,
— ceux qui s’efforcent de rechercher la vérité, même (surtout ?) quand elle fait mal.
Est-ce que la fameuse Bermuda Party a perturbé des joueurs de l’équipe de France (je pense aux échiquiers 3 et 4 par exemple) ?
Étaient-ils toujours aussi concentrés et en forme après cette traditionnelle Bermuda Party ?
On a senti un léger coup de fatigue sur la fin de la compétition.