Kramnik n’est plus chez lui à Dortmund ?
Le tournoi fermé à 8 joueurs de Dortmund a débuté le 27 juin. Kramnik l’a tellement gagné dans les années 1990-2000 qu’il se sent chez lui. Accueilli comme un Ribéry au Bayern, lui et les autres joueurs étaient amenés dans de superbes Mercedes à la salle du tournoi.
Le tournoi est toujours parrainé par la Caisse d’Épargne locale. Aux commentaires, Hort nous régale d’anecdotes dans son style (et son accent) inimitables. Auf deutsch, bien sûr.
Kramnik n’épargne plus sa peine ; avec le temps, il se met en danger contre la jeune génération sans complexe. Il a ainsi perdu la première ronde contre Naiditsch, joueur allemand qui jouera bientôt pour l’Azerbaïdjan…
A la deuxième ronde, il s’est remis en mode « je contrôle tout et je te fais la leçon à l’analyse » en « rasant » littéralement la championne du monde chinoise Hou Yifan.
Le tournoi est attractif : les 7 joueurs et la joueuse sont combatifs.
Parties retransmises en direct à partir de 15h sur le site officiel , sur chessdom.com ou chessbomb.com. Ronde 3 le 30 juin.
Un tournoi “sono mondiale”, cliquer ligne suivante…
Un tournoi « sono mondiale »
Arkadij Naidistch : né en Lettonie. S’est fixé comme l’Arménien Levon Aronian en Allemagne. Va changer de fédération et jouera pour l’Azerbaïdjan aux prochaines Olympiades. Ce pays a tenté le même coup avec…
Fabio Caruana : l’Italo-Américain. Jouant jusque-là pour l’Italie, il va rejoindre les sirènes du dollar grâce au mécène américain de St. Louis (Missouri) Rex Sinquefield. Sacré renfort pour l’équipe des États-Unis !
Vladimir Kramnik : le Russe réside à Paris avec sa petite famille (femme française), mais se partage entre les deux pays.
Wesley So est un pur talent philippin. Après avoir intégré l’Académie de Susan Polgar aux États-Unis, il vient de la quitter. Une brouille avec ses parents biologiques n’a rien arrangé et il vit désormais aux États-Unis dans une famille où il a trouvé son équilibre. Il règle ses comptes à ce sujet dans le dernier numéro de New in Chess.
Georg Meier. Cet Allemand au style béton armé vit aux États-Unis et passe pas mal de temps à jouer en direct sur Internet.
Ian Nepomniachtchi : l’un des grands talents de la Russie… qui ne perce pas. Depuis qu’il a passé la barre des 2700 en juillet 2010, plus de son, plus d’images brillantes sur l’échiquier.
Liviu-Dieter Nisipeanu : Roumain passé sous drapeau allemand depuis 2014, son style actif et sans concession impressionne et le favorise dans les crises de temps. Il se fit connaître en parvenant en demi-finale du championnat du monde en 1999.
Hou Yifan : la championne du monde n’a jamais eu peur de jouer de tels tournois, même au-dessus de son niveau. A regarder la partie Hou Yifan-Kramnik, on mesure toutefois le gouffre…
Quelle partie de L-D Nisipeanu contre So à la première ronde ! Ou comment sortir un jeune du Top 10 de sa préparation avec une variante peu jouée mais piégeuse à souhait. Un modèle.