Disparition de Roger Ferry et d’André Marchand
Le vétéran du championnat de France Roger Ferry n’est plus. Il a tiré sa révérence à 88 ans après avoir participé à l’open du championnat de France à Chartres, en août 2019. Il ne participait jamais, par principe, aux tournois « vétérans ».
Accompagné de ses parents dans les années 1960, M. Ferry jouait en complet veston avec cravate. Maman cousait, papa suivait.
Voir son portrait sur ce blog en 2012.
Quelques jours auparavant, l’organisateur André Marchand a également tiré sa révérence, à presque 81 ans. Il a été enterré le 15 octobre. Il avait commencé en « corpo » en 1957, était un fidèle des championnats d’entreprise, un joueur tenace avant de se consacrer au rendez-vous du tournoi d’Issy-les-Moulineaux dont il était l’infatigable animateur. Souvent, M. Marchand m’invectivait : « Alors tu ne mets plus rien sur ton blog? » Quelques jours avant son décès, nous avions ainsi échangé. Malgré la maladie, il avait toujours la passion du jeu.
Nous présentons à sa famille ainsi qu’à tous les amis de M. Ferry, toutes nos condoléances.
L’annonce de la FFE pour André Marchand et pour Roger Ferry.
Quand j’ai repris la compétition d’échecs après plus de 15 ans d’abstinence, c’était dans l’open du Championnat de Paris 2017 dans un grand gymnase près de la porte d’Ivry.
Je redécouvrais tout : ambiance, joueurs, émulation de la compétition, envie de surpassement, évasion;
l’une des toutes premières personnes que j’ai vue bien en avance avant la 1re ronde était… Roger Ferry!!
Et contre toute attente, alors que je m’étais complètement retiré du jeu d’échecs pendant plus de 15 ans, il s’est déplacé pour venir me saluer, prendre des nouvelles de mon père qu’il avait côtoyé, avec une indescriptible gentillesse, humilité et générosité.
Récemment, j’apprenais par un filet d’information qu’il participait encore (!) à l’open du Championnat de France 2019 cet été à Chartres.
Je me disais « vraiment un sacré gaillard en régularité et opiniâtreté ce « Ferry », incroyable et admirable à la fois ce dévouement continu de toute une vie au jeu d’échecs», c’est bien pour cela que ce fut un double uppercut du droit que j’ai pris hier en apprenant son décès en consultant le blog « Echecs 64 ».
Adieu à toi Ferry le Féru !, et, que ce soit le Paradis ou l’ Enfer qui t’attende (il paraît que les deux existent), trouve toi une bonne écharpe, un bon imper et un bon adversaire pour passer le Temps éternel.
Alexandre
André Marchand habitait à côté de chez moi au Petit Clamart pas loin de l’Hôpital Béclère. Il fut mon premier contact avec les échecs et je me suis inscrit à IssyLM où j’ai rapidement obtenu ma place en équipe 1 malgré un petit Elo mais j’étais jeune et il croyait en moi. Mille fois il m’a dit que j’aurais dû devenir MI et pas simple MF.
Avec le « Prési » Victor Syre, autre infatigable, il m’a bien soutenu et j’ai connu la belle époque avec Aurel, Benet, Démarre puis Chaplin où l’on jouait des tournois de blitz interminables le vendredi soir à la MJC d’Issy près de Corentin Celton.
J’ai joué aussi pour lui en entreprise plein de parties avec son club de Renault-Billancourt qui était son employeur. Je l’ai eu au téléphone il y a un an pour prendre un peu des nouvelles, il semblait égal à lui-même. Je l’ai connu pendant quarante ans, son physique n’a pas changé. C’était une sorte de père spirituel pour moi quand j’ai démarré les échecs et cela me fait un grand vide de le savoir ailleurs. Quelqu’un de discret, honnête, pas très heureux dans sa vie maritale, mais un magnifique organisateur de club et de tournois.
Je le revois avec son calepin les veilles de critériums, il passait auprès de nous durant nos blitz pour savoir si on était disponible le dimanche d’après. Il m’emmenait de chez moi au club, me ramenait quand nos horaires coïncidaient. A quinze ans j’essayais de gagner toutes mes parties pour lui faire plaisir. Un jour j’ai failli arrêter les échecs parce que je n’avais pas gagné une finale très simple et qu’il m’avait engueulé durement.
Mais la passion était trop forte. Il m’en a pas mal voulu lorsque je suis parti au bout de 15 ans environ à Meudon jouer pour l’équipe de Gérard Cuenin et Stranjakovich où jouait la future mère de mes enfants Sylvie Molard. Il avait ordonné à tous les Isséens de me battre ! Raté ! 🙂
Quant à Roger Ferry décédé peu de temps après je l’ai bien connu également dans son club de Colombes, je l’ai battu sur une française et ce fut un grand souvenir car il représentait un roc inamovible !