Jeu de dames, échecs et actualité ?
Rue chic mais en travaux du VIIe arrondissement de Paris. École primaire, ton deuxième cours de jeu de dames par hasard et bien rasé à quelques gosses de CE2. Ils comprennent en 2-2 la « logique » de la notation Manoury alors qu’ils rament pour la notation du jeu d’échecs. Ils sont aussi vifs que dans la cour de récré avec le jeu du lance-bonnet.
Mais il faut s’asseoir à leur niveau. S’installer sur une chaise si basse, celle que tu as connue quand tu avais toi-même sept ans. Surtout épeler avec les liaisons. Parler un peu haut. Donner la parole et multiplier les métaphores.
‘Pion taquin’, ‘pion savant’, ‘signature’ des grands champions, ‘belle prise’. Les expressions ‘damistes’ s’y prêtent. Et hop, “M’sieur, M’sieur”, des index se lèvent. Le maître présent dans la salle a levé un œil, quittant brièvement ses copies en entendant ces termes. A son air intéressé, j’ai compris qu’il allait me suspecter de parler des z’élections.
Suis revenu à la numération en passant par la grande diagonale 46-5. Combien de cases utiles aux échecs (plusieurs échiquiers étaient proches) ? 64. Et c’est combien ? Révision de la table de multiplication. Et pour le damier, combien de cases ? 100.
Là, le 10 fois 10 est une arnaque puisque l’on joue sur 50 cases. En sortant à 16h30, certains masques sont tombés (par terre). Mamans, papas, nounous étaient au rendez-vous. Sur le chemin du retour, comme pour me ramener à l’actualité d’un virus, j’ai croisé Pasteur. Enfin, sa statue. Un peu loin, le dôme des Invalides brillait encore sous un soleil déclinant. L’enseignement du « coup Napéolon » sera pour une prochaine séance.
Ah ! Un dernier truc: un prof d’échecs (que j’avais rencontré sur l’échiquier) officiait dans une autre salle. Grand collectionneur, il m’a amené L’ABC de la stratégie… pour un autographe ! Collector Payot-Echecs 1989 !