Kamsky : le K à part se dévoile
Pendant des années, Gata Kamsky n’a jamais souri. Derrière ce masque, on voyait ce père tourmenté, provocateur et violent gérer sa carrière. Dans les années 1990, Kamsky « rasait » au top niveau avec son ‘Système de Londres’ réputé passif avec les blancs mais dont il maîtrisait toutes les finesses. Et il scorait. Et le système de Londres est devenu populaire ces dernières années. Mais qui es-tu l’ami ? La fabuleuse chaîne échiquéenne russe Levitov Chess a invité Kamsky.
Le format de ces interviews est trop long pour moi : deux heures ! Tous les entretiens sont en russe et généralement traduits par Paul Saglier (2196 FIDE) en anglais… mais pour notre Chartrain, la traduction en français a été réalisée. Bravo Paulo ! La vidéo se déguste donc en plusieurs morceaux. Entrée, plat, desserts. Je viens de la terminer. C’est terrible ce qu’a pu souffrir si jeune ce joueur d’exception.
Kamsky était passé en mai 1990 à Paris pour jouer le championnat. J’ai retrouvé l’article que j’avais écrit dans Libération. Le texte est flou ci-dessous, à l’image de mon style aux échecs, eh eh. Pas grave, la photo est fascinante et résume tout de la relation entre père et fils. J’avais briefé brièvement le photographe Éric Vazzoler. Il ne connaissait rien aux échecs mais ses clichés furent fantastiques. Inutile de lire l’article en réalité !
Plus grand, Kamsky continua d’être un « papa m’a dit » mais sortit peu à peu de cet étau. Le père annonça devant mes yeux dans la salle de presse du match pour le championnat du monde Karpov-Kamsky à Elista (Russie, 1996) « qu’il allait commettre un meurtre ici ». Il était furieux parce qu’il soupçonnait une triche à partir de la salle de presse. On apprend dans la vidéo que cette menace avait été proférée à l’encontre de Short également.
Ce match fut un tournant. Karpov brisa quelque chose chez Kamsky. Le niveau supérieur, la science de sauver des positions soi-disant perdantes, tout comme il le fit contre Andrei Sokolov dans un match des Candidats.
La suite ? Elle est très bien racontée sur le site de mon club, Le Vésinet.
Et bien sûr sur les deux heures de l’entretien sur la chaîne YouTube de Levitov.
Tu veux manger du Kamsky ? C’est par ici la bonne soupe sur ze blog.