Les joyeux déplacements de Nationale III
Sans ces mouchards électroniques que sont les GPS, les déplacements dominicaux en équipes sont très sympathiques: on réapprend à lire une carte de la marque M., à demander quinze fois son chemin à l’autochtone, bref on se sent humain. Enfin presque car on rate toujours le fameux virage à gauche accueilli par un « je vous l’avais bien dit » écrit sur le front des joueurs qui nous reçoivent.
21 octobre : Nous jouons à Amilly (Loiret)…
Solution du mat en 3 du 1er décembre: cliquer ligne suivante
21 octobre : Nous jouons à Amilly (Loiret), officiellement contre Montargis, par ailleurs référencé ‘Échiquier du Gâtinais’ ; l’un ou l’autre sont introuvables dans la fenêtre ‘club’ sur le site de la FFE. Bien sûr, nous n’avons toujours pas de féminine. Le match gagné 3‑2 sur 7 échiquiers se transforme en une perte 2‑3 (un point par forfait pour nos adversaires et moins un pour nous). Vlan! C’est bien fait. Je veux dire, les règlements sont bien faits.
Les retours, la nuit sur autoroute dans ce genre de rencontre, tournent à la séance d’autoflagellation pour les perdants et au silence compatissant pour les gagnants.
Avec ce match, j’ai pris un coup de soleil et un coup de vieux. Le coup de soleil: mon adversaire débarquait la veille d’une semaine de vacances en Égypte et jouait notre partie avec un T-shirt échiquéen avec un chameau. Super!
Le coup de vieux? La lecture d’une modeste feuille format A4 en noir et blanc, punaisée au mur. Y figure la liste des champions du Loiret. Et dans les années 1975-1989, c’était Jean-Louis Cussac über alles. « Quelqu’un connaît-il Jean-Louis Cussac dans la salle ? » Une voix marquée par le tabac répond. Elle appartient à un valeureux joueur qui marquera un point important contre nous. L’homme a été au bahut avec l’impayable Cussac !
Cussac jouait en bourse pendant les tournois: sa femme était envoyée dare-dare vers 18 h, à l’heure des zeitnots, avec pour mission d’écouter les cours sur France Inter. Un vrai talent cela dit, mais né trop tôt et ne poussant pas dans un centre échiquéen pour progresser suffisamment (quand on parle des jeunes talents de ces années-là, c’est la préhistoire ! Seul Mirallès semble avoir survécu.)
Plus tard, à l’heure de ses premières réussites professionnelles, il ramenait dans une belle voiture les membres de son équipe parisienne (Tour Blanche) à plus de 160 km/h. Les pauvres choux étaient verts de peur alors que Cussac sifflotait en racontant des anecdotes !
Pour le mat en 3 du début du mois, voici la solution; et pour les flèches autour de la tour, excuse Manu, j’ai fait ce diagramme en blitz avec ChessBase Light entre deux avions 🙂
1.Tb7!! hxg2
1…fxg2 La variante la plus belle qui exploite un clouage difficile à prévoir. 2.Da8!! g1T+ 3.Tb1 mat. Cette fois la tour intercepte l’échec de la tour (ou dame) promue et la dame a8 exécute un mat à la découverte.
2.Th7! g1D+ 3.Dxg1 mat D’ou l’utilité du fou et du pion h2 cloué!
Bonjour Christophe,
Merci pour vos chroniques empreintes de mélancolie qui font remonter de vieux souvenir à la surface.
Cela me rappelle Majid Badii, joueur de votre équipe, ancien de Caen Alekhine, parti sur Paris il y a 15/20 ans.
Son style d’attaquant sans concession, grand manieur de pions, en impressionnait plus d’un à une époque sans logiciels.
Pourquoi pas une chronique qui nous donnerait de ses nouvelles ?