Philippe Alfonsi fume de la moquette grâce à Bobby Fischer

Philippe Alfonsi, vous connaissez ? C’est une voix chaude des années 1970 qui a sévi sur la radio périphérique RTL. Quelques livres, bof… Producteur aussi. Chaque vendredi, dans On n’a pas tout dit, l’émission de Laurent Ruquier sur France 2, ce journaliste né en 1939 vient très sérieusement raconter en 5 min la vie d’un personnage marquant du siècle dernier.

Quelques secondes d’images d’archives, un ou deux bons mots, l’œil pétillant pendant qu’il se fait charrier, l’intro, l’histoire, et le tour est joué. Steevy et d’autres l’interrompent. Ils persistent à dire un espèce. Mais nous sommes à la télévision et des ministres en exercice font la faute, donc tout va bien…

Mais pour Bobby Fischer, Alfonsi a dû fumer la moquette de tous les étages de l’ashram France Télévisions ! Le 25 janvier, Alfonsi a pratiquement eu une semaine pour se documenter dans la presse française et étrangère sérieuse. On passe sur le fait que lui et/ou Ruquier & C° ont eu du mal à capter que Bobby était la contraction de Robert. Mais au moins, si Bob Kennedy devient le prochain « client » d’Alfonsi, ils sauront !
Voici quelques-unes de ses plus belles perles qui feront date dans les concours du genre des écoles de journalisme !

Magnéto, Philippe !


« Fischer avait le trac contre les Russes. Les États‑Unis étaient en difficulté avec la guerre du Vietnam (aucun rapport avec la choucroute et d’ailleurs, en 1972, cela faisait quelques années !).
Alors, Henry Kissinger a décidé de l’envoyer à Reykjavik, en Islande, comme un GI pour terrasser Spassky. »

« …   Fischer, c’était un peu le petit Américain individualiste contre les 3,5 millions de joueurs de la Fédération soviétique… » (chiffre piqué dans l’article de Patrick Séry dans le Nouvel Observateur. Lui, au moins, avait vu Bobby/Robert James Fischer en 1972. Merci qui ?)

« Après son titre, débute une lente et douloureuse descente aux enfers (…) à bout de souffle, il remet son titre en jeu en 1992. »

« Puis il est déchu de sa nationalité américaine (non, il fut arrêté au Japon car son passeport américain n’était plus valide…). »

Le tout en moins de 5 minutes. Je suis resté « échec et mat » quelques secondes dans le sofa d’un ami qui avait enregistré “ça” par hasard ! Le bon côté de ce papier imbécile est toutefois d’avoir laissé la parole quelques secondes à Fischer pour que le téléspectateur se rende compte à quel point Bobby pouvait rejoindre les points de vue de Ben Laden père sur certains sujets !

Sur le fond, célébrer un ancien et donc la mémoire d’une époque dans une émission de rigolos est plutôt une bonne idée. L’exercice n’est pas facile : il faut trouver les images percutantes qui vont faire court. Mais pour les prochains « clients » de M. Alfonsi, un furieux doute s’est installé…

Promis, vendredi prochain, je ne chercherai ni à rire ni à réviser la petite ou la grande histoire contemporaine : j’irai copieusement m’abrutir sur M6 dans les alertes médicales et ou dans le soporifique jité de France 3 relatant des malheurs de notre douce France.

Le site officiel de l’émission (sans les vidéos)