La vista de Kasparov
Les revues d’échecs spécialisées vous paraissent très techniques ? Exact. Souvent rébarbatives ? Exact. Arrêtons ce dialogue virtuel digne d’un jeu télévisé. Et pourtant… en lisant de plus près ces mêmes commentaires techniques, on tombe sur de petits joyaux. Dans le numéro 1/2006 de la revue néerlandaise éditée en anglais New in Chess, on apprend « en passant » que le prodige Magnus Carlsen est allé s’entraîner avec Kasparov à Moscou pour une séance de trois jours. Cette visite faisait suite à une visite du même Kasparov en Norvège à propos d’un documentaire en cours de tournage sur Carlsen où le jeune GMI avait été fortement impressionné par Garri.
Celui qui donne l’info n’est autre que l’entraîneur de Carlsen lui-même, le Norvégien Agdestein, qui précise : « Vous ne comprenez pas à quel point Kasparov est fort tant que vous n’avez pas analysé avec lui. »
De ce point de vue là, Kasparov m’a toujours déçu en bien. Ses analyses post mortem avec ses adversaires devraient être payantes ! Après une partie, ses mains sont trop lentes pour son cerveau. Les spectateurs ont du mal à suivre et le GMI reste également passif devant le spectacle. En analysant avec le prodige Carlsen, Kasparov lui a pris un peu de la sève de sa jeunesse. Il s’est sûrement revu dans ses années d’étoile filante (1978-1983). Mais il lui a aussi beaucoup donné.
Alors, Kasparov entraîneur ? Peut-être. Mais il serait également passionnant de le voir à l’œuvre dans une série de DVD pour mesurer tout ce qu’il voit pendant ou sur une partie. Afin d’éclairer les aveugles que nous sommes.
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