Le journaliste arnaqueur qui a filmé Fischer !

 

Comme promis suite à l’intervention du pseudonyme ‘Arnaqueur2006’ (commentaire du 30.03.06), voici une histoire d’arnaque. Grandiose. Il s’appelle Dimitri. Dimitri Bjelica. Il est journaliste et pas du tout blanc comme son nom l’indique. Ce journaliste yougoslave a débuté jeune. Il a connu Fischer, lui a servi de poisson pilote quand Bobby était tout jeune et adorait rester des mois au paradis des échecs, la Yougoslavie. Bjelica a pris des photos, fait des films. C’est un génie du bricolage et du prêt à porter journalistique. 1983, Linares (Espagne) : dans la salle de presse, Bjelica. Ah, enfin, une leçon de journalisme échiquéen de l’homme qu’a vu l’homme qui a vu Fischer, me dis-je. Effectivement, une leçon : El Pais en main, Bjelica se fait appeler par sa rédaction. Il dicte ‘son’ article… en traduisant mot à mot celui de Leontxo Garcia ! En général avec les pieds sur une table ou une chaise. Et bien sûr, ce cirque se répète chaque jour.

 

1996, Elista, championnat du monde Karpov-Kamsky : Bjelica a ses entrées dans le camp Karpov. Il se croit protégé. Fanfaronne en baragouinant dans plein de langues. A l’air sympathique de prime abord. Mais un sergent-chef de la salle de presse ne s’explique pas les notes astronomiques de téléphone. Ne restent en effet que quelques Occidentaux qui paient leurs communications. Bjelica paie aussi. Son truc ? Il appelle sa rédaction trente secondes. Il donne le numéro d’où il appelle. Se fait rappeler en PCV. Décroche. Quand l’opératrice, croyant tomber sur un officiel dit : « Acceptez de payer la communication ? ». Bjelica répond froidement : « Oui. » Il fallait y penser !

Hormis ces mauvaises manières de vrai-faux pitre, Bjelica a eu le mérite d’avoir un tas d’images sur tous les champions à partir des années 1960. Parfois volées, mais la masse est là. Fischer l’a renié pour une embrouille de livre publié. Mais les images ? Je crois que je vais appeler Bjelica en PCV pour savoir où elles sont !