La Catalane: 416 pages, sinon rien!
Depuis les années 2000, la Catalane fait partie de l’arsenal des meilleurs joueurs du monde… et de nombreux joueurs de compétition. Payot a publié en novembre un pavé de 416 pages sur la question.
Cette monographie révisée et augmentée de l’édition originale en russe contient 14 chapitres. Alexander Raïetsky et Maxim Tchétverik y explorent tous les méandres et les systèmes de défense. Outre les statistiques par variante, ce livre aide à mieux comprendre la stratégie, le jeu de cases, le passage de l’ouverture à la finale etc.
Pour 25 euros TTC, vous aurez entrées (défenses et systèmes), plats (innombrables parties) et desserts (parties Anand-Topalov sur le thème). Le café (ou la vodka) se méritera lors de votre première victoire contre ou grâce à la Catalane 🙂
Le livre est traduit du russe par Sylvie Templeur.
Comment Tartacover a inventé cette ouverture? Pourquoi la Catalane est désormais une ‘arme fatale’? Quelles sont les parties de référence de Tarta? Pourquoi la Catalane est aujourd’hui le gagne-pain de Kramnik puis d’Anand?
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La Genèse
À l’occasion du tournoi de Barcelone en 1929, le champion Tartacover (1887-1956) est prié par les organisateurs d’inventer une ouverture. Voici comment il raconte cette commande dans l’indispensable Tartacover vous parle’ paru en 1953 (Stock) et réédité chez Payot:
Ayant promis, pendant le banquet d’inauguration, aux organisateurs de créer un début nouveau, je tâchai d’imaginer un système cohérent, ce qui fut atteint par la coopération résolu du pas double du PD (pion dame) avec le fianchetto roi des blancs. C’est donc une sorte de « Défense Gruenfeld en première main » que j’ai réalisée, mais où les blancs maintiennent avec fermeté l’initiative, ce que j’ai démontré déjà dans la première ronde (contre Monticelli) et puis dans quelques autres parties du tournoi, dont la suivante (…) [suit la partie commentée 98 du livre, Tartacover-Font].
Au menu ou à la carte
Indispensable pour les joueurs adeptes (avec les noirs) du gambit de la dame ou de la Slave, la Catalane sera également une ‘arme fatale’ pour les blancs. Outre les statistiques par variante, ce livre aide à mieux comprendre la stratégie, le jeu de cases, le passage de l’ouverture à la finale etc. Dans les 416 pages, chacun trouvera sa défense ou son système fétiche. Bon appétit.
Men in black… and white
Cette ouverture s’est régulièrement invitée dans les championnats du monde. Un chapitre est consacré au dernier match Anand-Topalov. Les variantes et les explications psychologiques sont saignantes! Mais Kramnik avait déjà tracé la voie pour ces deux super GMI. Avec son style tout en finesse, en « grattage de cases », il avait fait fructifier les différentes trouvailles de Sosonko, notamment.
Jouer et gagner contre la partie Catalane: couverture à télécharger, lire l’argumentaire de la quatrième de couverture.
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Peut être doit-on y voir l’influence sans cesse grandissante de la langue anglo-saxonne via la littérature échiquéenne: “opening” donc ouverture pour les anglo-saxons, les allemands aussi d’ailleurs puisque “Erröffnung” c’est ouverture
je crois que les russes ont encore des “débuts” mais si leur influence est grande dans les échecs par leur niveau et leur nombre, elle ne l’est pas par la langue.
En tout cas, pour moi ce changement de terminologie n’est qu’une curiosité, sans importance. Voilà Karinne, ma contribution. Autre sujet: Karinne ou Karine ou Carine (ok, les noms n’ont peut être pas d’orthographe ?)
Curieux que personne ne réponde à cette question d’évolution de langage.
De début à ouverture ce n’est qu’un autre mot signifiant, aux échecs, la même chose. Pourtant on “débute” une partie on ne “l’ouvre” pas.
De même pour résider, demeurer, habiter, être domicilié : même sens général et des mots employés plus ou moins selon les époques.
Idem pour l’orthographe le “s” d’hôtel a diparu un jour, comme le “f ” de clé par exemple.
J’avoue ne pas avoir de connaissances historiques pour pouvoir répondre à la question de savoir pourquoi les “débuts” sont devenus “des ouvertures” de parties.
On ne dit pas : “c’est l’amazone”; mais” c’est là que j’habite”.
On ne dit pas : “j’ai un papyrus”; mais mais : “mon grand père de moscou”.
Petite question (sérieuse !) aux historiens et érudits du noble jeu :
je me suis toujours demandé pourquoi on parlait avant de “début” et comment on en est venu ensuite à “ouverture” dans le langage échiquéen pour parler des premiers coups d’une partie.
Quelqu’un aurait il des éléments de réponse ?
J’ai acheté ce pavé (25 euros, tout de même)
Les bons points
-le contenu
-tapé en latex 🙂
les mauvais points
-traduction atroce on dirait une machine (désolé pour la traductrice)
-finition bâclée : sur chaque page il manque une lettre à un coup, exemple Cx3
Zorro
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