La chronique quotidienne de Libé supprimée
« Mercier remercié. Libé : une chronique échec et mat. Chronique échecs : rien ne va plus. » Vous ne lirez pas l’un de ces titres avec un jeu de mots plus ou moins discutable dans un prochain Libération. Mais le résultat est là : la dernière chronique quotidienne tenue par Jean-Pierre Mercier et consacrée au jeu d’échecs dans Libé a paru le samedi 30 juin 2012. Elle s’est arrêtée au numéro 7507. En passant comme on dit aux échecs, les mots croisés sont aussi restés sur le bord de la chaussée.
Un communiqué de remerciements aux deux rédacteurs – quatre lignes non signées – a été publié sous la grille du sudoku et du mot carré (qui restent) dans cette même édition. La direction de Libération n’a pu être jointe. Elle ne m’a pas rappelé. Ironie, problème de calibrage, préposé au prépresse endormi ou manque de communication ? Ces quatre lignes ont « mangé » les quatre dernières lignes d’adieu de la chronique. Pfff…
Historique de cette chronique, décédée à 24 ans et le pourquoi du comment d’un quotidien qui a fait la part belle aux 64 cases, cliquer ligne suivante.
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Chronique d’échecs : 1988-2012
La chronique d’échecs paraissait six jours sur sept depuis le 27 janvier 1988. Sur une petite colonne, on pouvait lire : “Libération inaugure aujourd’hui une chronique d’échecs. Les 6 millions de joueurs, les 400 000 possesseurs d’un ordinateur d’échecs, les 15 000 licenciés et les autres trouveront chaque jour une position à résoudre et des nouvelles de leur planète.”
Au début, il y avait un diagramme avec la solution dans le journal du lendemain pour inciter à l’achat. La place pour les nouvelles ou résultats dépendait du reste de l’actualité, cette chronique étant au début dans les pages ‘sports’ grâce au bon accueil que nous réservait le chef du service Jean Hatzfeld.
Jean-Pierre Mercier et moi-même l’avions cofondée avant que ‘Jeep’ ne continue seul l’aventure en septembre 1992 suite à mon licenciement reconnu sans cause réelle et sérieuse devant la Cour d’Appel en 1996. Et puis, avec le temps, Jeep a trouvé sa case : 1400 signes, un diagramme à résoudre et un petit diagramme reprenant la solution de la veille.
Comme le Minitel… et Alain Bedouet sur France Inter
« La date d’arrêt de cette rubrique coïncide exactement avec l’enterrement du Minitel » écrit sobrement Jeep dans sa dernière ‘kro’ comme nous l’appelions entre nous. Il y avait aussi la voix d’Alain Bedouet du Téléphone sonne sur France Inter, partie en retraite le même jour…
Le Minitel avait rapporté des dizaines de MILLIONS de francs à Libération. Avant l’Internet, les joueurs s’affrontaient en direct et différé mais en payant le prix fort : 1 franc la minute (0,15 centime d’euro soit 9 euros/heure !) directement ponctionné sur leur facture France Télécom. Un quart revenait dans les caisses du journal, un quart pour le serveur et la moitié à France Télécom. Anecdote : certains journalistes de Libé, accros, jouaient… de leur poste de travail, ce qui incita la direction à brider les accès au 36-15 !
Kasparov 89 : France 0
Devant le succès du Minitel et nos demandes répétées de toucher autre chose que des cacahuètes pour cette chronique tenue en binôme, la direction accepta, après une rude négociation, de nous salarier et de nous augmenter en tant que pigiste. Nous avions des arguments économiques, mais pas seulement : Karpov et Kasparov étaient sous les feux de la rampe et les articles que j’écrivais en pages sports complétaient le Minitel et la chronique.
Et puis, Libé pouvait monter des « coups » comme cette venue mémorable de Kasparov au sein du journal. Il y disputa une simultanée contre les minitélistes de la France entière tandis qu’à quelques mètres, Frédéric Mitterrand animait son émission Du côté de chez Fred sur Antenne 2. A la fin, le grand Fred demanda à Kasparov dans son style inimitable s’il ne voyait pas de « vengeur masqué ». Kasparov roula ses yeux dans tous les sens quand on lui traduisit la question.
L’Internet m’a tué ?
Un jour, Jean-Pierre fut administrativement rattaché au service Internet. Un grand ponte de Libération et un rédacteur en chef d’alors (Gérard Desportes) jouant à plus de 2000 Elo eurent gain de cause : Jean-Pierre n’était plus pigiste permanent, mais salarié comme un journaliste de base.
Le Minitel n’était plus là pour les recettes, mais les « coups » sur les échecs encore présents sur liberation.fr. Puis un blog naquit en 2005, Tour à tour, malheureusement peu actualisé. Côté Libé-papier, la raréfaction progressive des articles sur les échecs est un fait dont j’ignore la cause. Un autre rédacteur que Jean-Pierre qui signait sur les échecs était aux abonnés absents. L’affaire de la triche vit toutefois deux pages publiées (21 avril 2011, p. 18 en ‘Sports’) signées Jeep, mais elles dépassaient en fait le cadre du jeu d’échecs. C’était quasiment un phénomène de société.
Que dirait le baron Alphonse de Rothschild ?
Le quotidien Libération est détenu à 38 % par l’actionnaire de référence Édouard de Rothschild, un descendant du baron Alphonse de Rothschild (1827-1905). Ce dernier fut régulièrement un généreux donateur pour les ‘Prix de Beauté’, ces superbes parties choisies par un jury dans les tournois de maîtres au début du XXe siècle.
Au début du XXIe, Édouard de Rothschild et les autres actionnaires vont donc laisser un chèque aux échecs. Plus précisément à Jean-Pierre Mercier seul pour solde de tout compte. Dans toute cette affaire, je me demande si l’aïeul Alphonse n’aurait pas trouvé une solution en introduisant le mot ‘bonne gouvernance’ ?
Quand on veut tuer sa niche, on est vraiment chien ?
Pourquoi supprimer deux chroniques, deux niches qui déclenchent des actes d’achat de lecteurs qui n’auraient jamais acheté Libé auparavant et dont le taux de fidélisation est fort ? La direction aurait décidé « d’arrêter les rubriques ne s’adressant qu’à un public restreint ». Heureusement, certains articles élitistes voire illisibles des pages culture sont épargnés.
Restreint le public ? C’est une posture et un postulat. Ceci reste à démontrer et d’ailleurs n’est pas démontré par Libération. Le journal n’a jamais fait d’étude statistique sur le nombre de lecteurs achetant spécialement ou lisant la chronique ‘échecs’. En gros, le postulat consiste à dire que la place des échecs est, de nos jours, sur l’Internet et qu’il faut circuler car il n’y a plus rien à voir ni à lire dans le papier.
Le raisonnement pourrait paraître bon sauf qu’un lecteur de Libération est aussi un payeur. Un acheteur quoi. Un cerveau qui va lire de la publicité. Bref un humanoïde dont les neurones ont été connectés dans la vieille économie et qui est prêt à claquer le coût d’un à deux cafés au zinc pour un journal surprenant de 28 pages qui ne tache plus les doigts.
De fidèles et d’incroyables lecteurs
Libération-papier (et la presse française) a longtemps, très longtemps, considéré que la vie privée de Dominique Strauss-Kahn n’avait rien à voir avec la politique. Toutefois, au nom de la ‘double culture papier-web’ l’article de son correspondant à Bruxelles Jean Quatremer (DSK et « son problème avec les femmes ») avait été mis en ligne sur liberation.fr sans être publié dans la version papier (Jean Quatremer explique toute l’histoire ici.)
Mais ça, c’était avant. Car avant, DSK était présenté comme l’un des rares hommes d’État français sachant parler couramment anglais ET allemand. Et accessoirement, il avait affirmé au Point que la première chose qu’il faisait le matin, c’était de lire la chronique d’échecs. Le jeu en direct lui avait servi de thérapie lors d’une précédente traversée (politique) du désert. DSK était donc dépeint par la presse française comme une sorte d’Honnête homme maîtrisant le jeu d’échecs. C’était chic et en plus, de gauche.
Au rayon des hommes politiques, il y eut Lionel Stoléru (centriste) avec qui Jean-Pierre démarra un service Minitel (avant Libé) et Michel Noir (RPR), député de Lyon qui accueillit la seconde partie du match Karpov-Kasparov 1990 et dont le niveau avoisinait les 2000 Elo et le mécénat de Jean-Pierre Chevènement (CERES, PS) à Belfort.
Et puis, il y avait tous ces lecteurs anonymes. Jeep et moi-même avons connu un joueur de compétition à l’humour incroyable. Nous ne parlions jamais politique ensemble. Ce joueur considérait Jean-Marie Le Pen et le FN comme de gauche… Il se mit toutefois à acheter et lire Libération rien que pour la chronique. Miracle ! Quelques mois plus tard, il appréciait certains articles des pages sports et même des pages politique ! Cela s’appelle fidéliser, non ?
Signe de Dieu ou dernier baiser de la déesse Caïssa ?
A la suite de l’entretien préalable à son licenciement, Jean-Pierre rentre à la maison ce lundi 21 mai 2012. Il a quelques heures de train devant lui. Votre Dieu préféré ou selon votre convenance, la déesse des échecs Caïssa lui a fait un dernier clin d’œil.
Dimanche 1er juillet, Jeep m’a raconté l’anecdote suivante : « J’étais K.O. de la nouvelle, même si je m’y attendais. Dans le train, je pose mes lunettes sur la tablette et je m’assoupis. En me réveillant, je vois ma chronique devant moi en lévitation. Je crois rêver, remets mes lunettes. Face à moi, une femme lit mes chroniques. Elles sont toutes rassemblées et collées dans un cahier, agrandies au format A4. J’ai attendu quelque temps avant d’oser l’aborder. Elle séchait sur quelques combinaisons.
Je l’ai aidée pour une, puis pour deux. Au bout d’une demi-douzaine comme cela, elle m’a demandé si j’étais grand maître. Je lui ai dit qui j’étais. Elle était autant surprise que moi de cette coïncidence ! De son côté, elle n’a jamais mis les pieds dans un club et n’a aucun classement. Les chroniques, c’était son passe-temps en dehors d’un travail prenant d’architecte à Annecy. » Photo prise avec le portable de compétition de Jeep (et floutée à dessein).
Ce journal est un ogre
Qui mange ses enfants
Lesquels ont de l’encre
À la place du sang
De qui est cette future Libé-épitaphe ? De bibi, par observation et expérience. Contrairement à des journaux taxés ‘de droite’, Libération a souvent eu des problèmes pour terminer une relation contractuelle avec ses salariés.
Supprimer des chroniques pour un motif économique serait éventuellement défendable du point de vue de la direction. Mais après avoir purgé les échecs et les mots croisés, Libé a embauché quelques jours plus tard une jeune journaliste au service culture. Où sont les grands principes de défense des « travailleurs » que l’on lit jusqu’à la lie dans ce quotidien censément de gauche qui a viré à bobo et non à bâbord ?
300 lecteurs minimum
D’après le coût salarial quotidien de cette chronique (charges comprises, le coût papier étant le même puisque la page n’a pas été supprimée tout comme le prépresse) et ma calculette, il fallait 300 acheteurs quotidiens (6 jours sur 7 soit 6×52 jours par an) pour que cette chronique soit à l’équilibre. Évidemment, ce chiffre ne prend pas en compte ceux qui s’abonnaient spécialement, l’argent de l’abonnement rentrant à 100 % dans les caisses de Libé. Et 300 ou 30 000 peu importe puisqu’il s’agit d’une nouvelle ligne éditoriale. Une purge reste une purge, non?
Au revoir le papier, vive l’Internet ?
C’est le raccourci clavier que semblent intégrer nombre de quadras aux commandes des journaux de nos jours. Mettons à l’écart ceux qui y passent pour se faire une carte de visite et commençons par une anecdote amusante dans le contexte de cet enterrement sans fleurs ni couronnes.
Au moment où L’Humanité avait des problèmes d’argent et qu’il fallait supprimer des rubriques entières, son directeur Roland Leroy s’opposa fermement à la suppression de la rubrique ‘échecs’ au motif amusé que « c’était à peu près tout ce qui faisait encore réfléchir le lecteur ». (Anecdote du 24/2/2011 sur Echecs64).
La complémentarité chronique-télématique-article qui fonctionnait à plein dans les années 1984-1990 a progressivement ralenti à l’aube des années 2000 alors même que l’Internet envahissait nos vies professionnelles et privées.
Et là, la direction de Libération devra sûrement faire un jour une analyse objective de la situation et de sa gestion du problème. Finalement, elle a choisi une solution plus radicale et plus facile : éliminer le problème. Sauf qu’à enlever des petites briques que l’on pouvait recycler sur le Net, même partiellement, le papier perd inexorablement des lecteurs.
L’empreinte à la Lorenz
Quel âge avaient les quadras, coupeurs de coûts, coupeurs de têtes qui ont purgé la chronique d’échecs au moment où celle-ci est née ? Vérification faite, ils étaient ados. Rebelles vraiment, admiratifs de Libé je l’espère, criant des slogans de gauche comme les oies de Konrad Lorenz peut-être, mais joueurs d’échecs à aucun moment.
Car sinon, ils auraient eu un zeste et un reste d’empreinte au sens de Konrad Lorenz tout comme Serge July l’avait eu grâce à l’intérêt de son père sur le problème de déplacement du cavalier dont la solution fut publiée par le mathématicien Euler. Autrement dit, la petite musique du jeu d’échecs ne dit rien à ces décideurs. Ils ne l’entendent pas. Ils ne l’imaginent même pas.
Au-delà de cette décision, légale ou pas, qui trouvera une issue prud’homale ou pas, au-delà de la relation hiérarchique entre Jeep et Libération, ce quotidien se prive d’une recette qui n’a pas de prix : le rêve et puis l’oubli ; le débranchement provisoire, loin des contingences matérielles à la lecture des mots croisés ou à la recherche de la combinaison du jour.
Un lecteur penché sur l’une de ces deux rubriques était un cerveau humain « non disponible », provisoirement hors du temps. L’ancien dirigeant de TF1 Patrick Le Lay nous gratifierait sûrement d’un sourire carnassier en voyant que « le temps de cerveau indisponible » de ces rubriques a été remplacé dans l’édition du 2 juillet par un bandeau publicitaire censé vendre « du temps de cerveau humain disponible ». Sauf qu’il s’agit d’une auto-publicité et non d’un vrai annonceur. On ne rêve plus. Rideau.
De l’empreinte aux remerciements
De nombreux journalistes et personnels de Libération ont su, dans les années Kasparov et après, supporter le jeu d’échecs. Bien sûr, il faut remercier Jean Hatzfeld, le chef du service des sports qui comprit que le cas Kasparov dépassait son génie sur 64 cases, Jean-Pierre Delacroix son complice, mais aussi Joseph Gicquel, Gilles Katz, Pierre Moulin-Roussel du service télématique, les journalistes Catherine Ehrel, Sorj Chalandon ou Serge Daney, les correcteurs comme Bénédicte et tous ceux, au standard, à la fabrication, au service photo ou à l’organisation qui suivaient les matches K-K… sans savoir forcément jouer. Y compris un excellent coupeur de têtes qui nous augmenta malgré lui : Jean-Louis Péninou, numéro deux du journal pendant longtemps. Comme Jean-Pierre aujourd’hui, il se fit manger par l’ogre et franchit un jour la porte du remerciement et du licenciement.
Nicolas Demeuré qui défend la culture? Mais c’est lui qui a supprimé mots croisés et jeu d’échecs dans le journal !!
Comme d’autres, Libé, ce sont quelques lignes sur son CV. Après lui le déluge et quelques gesticulations où il partira toucher son chèque ailleurs.
Retourne à France Inter Nico, tu y avais atteint ton niveau d’incompétence.
Echec cuisant pour N DEMORRAND contraint de démissionner, aujourd’hui.
Tardivement (je vis ma retraite en Polynésie, le temps n’y a pas la même aune) je régurgite ma colère face au sacrifice des grilles de l’Oiseau (rien d’une cage, mais au contraire inépuisable vivier d’humour et de culture). Quel ignoble mépris de sa virtuosité, qui nous avait valu un jour de Coupe du Monde de football une grille circulaire (ballon rond oblige) ne comportant que 3 cases noires. Je n’ai jamais depuis plus d’un an voulu résoudre cette dernière grille, à 4 noires, chant du signe de mon Frère ailé. Je la conserve comme une promesse de retrouvailles quand bon me semblera. Je fus cruciverbiste du journal “L’étudiant médecin” (de l’AGEMP / UNEF) en 1963, sous pseudo d’Albéric. ‘Gens una sumus’ ai-je lu sur ce blog : je sais bien que nous tenons aux mêmes lacs, et je t’espère, ô l’Oiseau !
Merci pour cet article qui m’éclaire tardivement sur cette triste disparition. C’est triste et c’est bête. Tous les pousseurs de bois savent bien que les échecs sont une des rares activités humaines à pouvoir ainsi transcender les frontières géographiques, économiques, sociales. Où le prof d’université croise le clochard dans un jardin public. Dans les feuilles d’un quotidien aussi, ça permet de rassembler des gens divers et de faire venir des lecteurs inattendus. Mais la bêtise du monde est souvent la plus forte, hélas… Bien à vous.
Je désespérais de trouver des témoignages de gens peinés par la disparition de ces deux chroniques ! Pour ma part je lisais régulièrement les échecs mais sans m’attaquer aux problèmes.
En revanche j’étais un fanatique des mots d’Oiseau. Mais pour les 2, le problème est le même. Et comme beaucoup de gens, j’ai arrêté d’acheter Libé alors que je l’achetais tous les jours depuis 25 ans. Une petite économie pour Libé mais certainement des centaines, ou des milliers, de lecteurs perdus.
je n’achete plus Libé
La disparition de l’Oiseau me fait douter de l’intelligence de Demorand. En plus de ça, il ne répond jamais au courrier. J’attendais mieux de Libé. Je n’achète plus ce journal, trop bête cette suppression. Quand on a un Oiseau pareil, on ne le laisse pas s’envoler. Fera-t-il son nid ailleurs ?
Tout comme Yves Cunow (“à la croisée des mots”),et pour les mêmes raisons, je ne renouvellerai pas mon abonnement à Libé.
moi aussi j’avais écrit à Libé pour protester énergiquement, perdue que j’étais sans le caré magique de LOiseau. Hélas, pas un mot, pas une explication, rien! Du coup je me suis désabonnée. J’aimais trop ce moment ritualisé où je me plongeais dans ces devinettes rigolottes, pleines d’humour et parfois pleines de militantisme politique.
Peut-être un jour, LOiseau réapparaîtra -t-il dans un autre journal qui lui fera la fête?
Bonjour !
La chronique hebdomadaire de Sud-Ouest a également été supprimée en septembre 2012, le mois dernier.
Son auteur, Alain Biénabe, l’écrivait depuis 1979. Il s’agissait principalement d’un problème à résoudre et prenait peu de place dans la page jeux du magazine.
L’auteur n’a pas eu d’explications sur les raisons qui ont amené cette suppression brutale.
P.V.
Les échecs ne sont plus dans l’air du temps, trop intellectuel et lent pour un monde virtuel qui zappe du SMS au jeu vidéo et qui préfère les émotions fortes au poker que les longues variantes échiquéennes.
Entièrement d’accord avec le commentaire de robert pascal.
La disparition de nos grilles quotidiennes et la désinvolture des responsables de Libé à ce sujet m’amèneront à ne pas renouveler mon abonnement, comme je l’ai dit par fil à mon interlocuteur lorsque je m’inquiétais de cette absence, absence que je croyais (bien naïvement…) due à des vacances prolongées.
Sauf bien entendu si d’ici là (fin de l’année) monsieur Demorand rectifie le tir.
C’est la nouvelle culture “Libé/Demorand” : “casse toi pauvre con d’amoureux du jeu d’Echecs”….hélas, je ne pense pas qu’ils annuleront tout si on revient !…
suis immensément peinée de la disparition des mots croisés de l’oiseau,ma rubrique préférée de Libé….me précipitais,dès l’achat du journal,sur la grille de mots et n”avais de cesse de la résoudre…je n’achète plus Libé et suis très en colère que la rubrique ait été supprimée sans commentaire….ces mots croisés étaient d’une excellente tenue,drôles,subtils,intelligents….monsieur Demorand,rendez-nous nos mots d’oiseau!
J’ai protesté auprès de Libération par mail à l’occasion de la suspension de l’abonnement cet été ; sans réponse.
J’étais abonné à Libé pour ne rater aucun mots croisés et je lisais aussi la rubrique Echecs. Au-delà de la disparition de ces deux chroniques, qui fera que je ne me réabonnerai pas et que je n’achèterai plus qu’exceptionnellement ce journal, c’est la façon dont ont été traités leurs auteurs et lecteurs qui est extrêmement choquante.
Laisser les gens annoncer leur arrêt de mort sans une explication de la direction et un refus de répondre aux lecteurs ; j’ai envoyé un mél laissé sans réponse puis téléphoné : on m’a expliqué que de nombreux lecteurs s’étaient plaint et que la direction allait leur répondre… J’attends toujours. Ce mépris est assez triste.
Je préside une association A LA CROISEE DES MOTS qui défend et promeut les mots croisés. Parmi nos fondateurs et adhérents de nombreux verbicrucistes dont PH Dupuis (Le Monde) ou ADN (le Canard Enchaîné).
Nous avons tenté de faire publier ce jour 19 juillet une annonce dans la rubrique nécrologie de LIBERATION. Cette annonce a été interdite de publication par le journal qui se dit “attaqué”.
Nous avons le courage de nos idées. Voici cette annonce :
L’association A LA CROISEE DES MOTS, par le truchement de son président, Yves Cunow, exprime ses regrets à Gilles Moinot, dit
L’OISEAU
verbicruciste patenté à Libération, pour la disparition de sa rubrique croisistique après 4755 grilles.
Les cruciverbistes se désespèrent qu’un quotidien national déserte ce champ des jeux de l’esprit et des mots, incrustation culturelle à laquelle nombreux sont fidèles.
Les verbicrucistes de l’association, auteurs de ‘Mots croisés pour les Nuls’, manifestent leur volonté de reprendre au plus tôt cette rubrique et espèrent convaincre Nicolas Demorand de les accueillir.
Vos messages de soutien à : contact@alacroiseedesmots.com.
Pourquoi ne pas tenter de crier ensemble notre désapprobation, notre mécontentement…
Les 2 rubriques qui me faisaient acheter encore Libé plusieurs fois par semaine disparaissent sans préavis. Les meilleurs mots croisés de la presse, que je cherchais dès que j’en avais le temps, et le problème d’échecs qui pouvait me prendre selon les jours une minute ou des heures de recherche obsédante…
Je suis dégoûté et indigné du peu d’égards pour Jean-Pierre Mercier.
je suis peiné d’apprendre cette disparition une vingtaine d’années après avoir contribué à sa mise en place. Je pense que Libération a bien tort de supprimer cette rubrique qui était l’une des seules façons de suivre l’actualité des échecs quotidiennement.
Mais peut-être que certains blogs spécialisés et bien informés lui ont fait un peu trop de concurrence???? 😉
A une prochaine, Christophe
PS : Et si tu veux voir ce que je fais maintenant, toujours dans le jeu, http://www.alphacite.fr (jeux de lettres et de culture générale)
Libé du mardi 10 juillet
Première page l’assassin Mohamed
“moi la mort je l’aime”
C’est autrement mieux qu’un échiquier avec “les blancs jouent et gagnent”
Mohamed a été abandonné à 5 ans par son père, c’est pour cela que le 19 mars il s’est senti obligé de tuer les deux enfants, ( il avait tué le père) pour leur éviter les souffrances qu’il avait connues.
Bravo la rédaction de Libé et vous enseignants, éducateurs, formateurs,évitez de parler du jeu d’échecs à vos élèves, conseillez- leur de lire Libé!
Dernière page:
Pub de BNP Paribas: La banque dispose de 5milliards pour les entreprises. Pourrait-elle verser le montant de la pub à la FFE, elle en fera un meilleur usage.
Triste pour cette chronique qui a entrainé des milliers de lecteurs vers les échecs , que ce soit la compétition , le fun ou la composition .
Triste aussi pour JP qui était le dernier des mohicans .
Une belle tranche de vie tout ça …
Suggestion :
A quand une (2e!) compilation des meilleurs articles ?
J’achète !
Dédicaces et pré-commandes et le tour est joué !
Bonjour à tous,
Merci pour ce récit historique qui fourmille d’anecdotes.
Après les chroniques du Monde et du Figaro, disparaît celle de Libé… La plus emblématique de toutes. L’idée d’une pétition est excellente. J’invite également tous ceux que cette suppression irrite à écrire directement à Nicolas Demorand (directeur de la rédaction). Vous pouvez utiliser l’adresse suivante: Libération, 11 rue Béranger – 75154 PARIS Cedex 03
Ne couchons pas trop vite notre roi, battons-nous !
J’ai démarré ma lecture de Libé en 84 parce que le journal chroniquait Karpov Kasparov quotidiennement. Et depuis j’ai acheté le quotidien sans interruption. Je suis abonné à Libé depuis 15 ans et très déçu par l’attitude de Libé sur cette affaire. Cette rubrique me manque même si j’avoue que je la lisais sans faire la grille. Mais de toute façon c’est une tendance lourde que la Presse déserte les Echecs
Si on pétitionne, je signe. Mais j’aimerais que Christophe donne la dernière chronique de Jean Pierre. Pour l’honneur et parce que son blog est un des bons endroits où les échecs sont encore défendus.
Non mais sérieux, on pétitionne ?
Allez Bouton, aide nous !
Bonjour à tous.
Bon, j’ai fini d’acheter libé (30ans de fidélité quand même);ne me reste plus qu’à acheter l’huma.J’y vais de ce pas…
Bonjour,
Moi aussi je suis furieux de la disparition de la chronique de JP Mercier. J’ai écrit à Libé que désormais j’irai voir ailleurs. Je commençais ma lecture – comme
beaucoup d’entre vous – par la rubrique Echecs. Je suis un joueur amateur, pas même en club, et chaque matin c’était mon plaisir de cogiter sur le problème.
Voilà, je suis frustré et en colère.
Merci à vous pour cet article et bravo et grand merci à JP mercier
Triste, tres triste. J’étais également un fidèle de cette magnifique rubrique et j’ai une grande estime pour M. Mercier.
Bravo également à Christophe pour son article – je suis plus réservé pour d’autres 🙂 – On y apprend beaucoup et on ne regrette que davantage cette disparition.
Je suis très triste de la disparition de la rubrique d’échecs de Jean-Pierre Mercier. Cela fait longtemps que je ne joue plus en club, mais cette rubrique me permettait de garder le contact avec le monde des échecs (souvent plein de surprises). J’étais abonné à Libé depuis 30 ans, mais je vais de ce pas résilier mon abonnement.
Mon premier achat du journal remonte à février 1985 date à laquelle, l’arrêt du match de Moscou avait non seulement fait la une du journal mais c’était également le thème des pages évènements. Trois à quatre pages consacrées aux échecs cela semble irréel aujourd’hui.
J’ai commencé à le lire de manière quotidienne à la fin des années 80 avec la parution de la rubrique.
J’aurais davantage compris la suppression de la rubrique il y a quelques années lorsque le plan de sauvetage financier a été mis en place mais pas maintenant. Libé a publié il y a quelques mois un communiqué mentionnant le redressement financier en cours et les tirages en hausse.
Pour le 36-15 roque, je garde un souvenir ému de la première partie suivie en direct du match de 1992 avec le sacrifice sur l’aile-roi. Bobby is back!
Moi aussi je n’achetais pratiquement plus Libération que pour cette chronique !
Et si qu’on organisait une p’tite pétition des familles, gens una etc… , pour protester vivement qu’on nous prive bêtement d’un petit bonheur ! Qu’on serait les nouveaux indignés et toute ces sortes de choses… qu’on ferait alliance avec les cruciverbistes comme nous crucifiés par les Pilate du jour !
Alors, on le fait ?
Bonjour à tous
Merci de ce récit émouvant.
Il ne nous console pas de la suppression de cette super chronique. Au contraire il nous fait encore mieux sentir ce que nous avons perdu…
Le plus triste étant que Libération n’a même pas permis à JP Mercier de dire correctement au revoir à ses lecteurs puisque les dernières lignes de sa dernière chronique sont passées à la trappe. Le con payant ( en l’occurrence moi samedi) ne saura donc jamais ce que l’auteur de la plus vieille chronique du journal a voulu lui dire. Et ils n’ont pas rectifié lundi!
J’espère que Christophe saura réparer l’erreur. Pour l’Histoire, pour JP et pour nous. Gens una sumus
cette rubrique nécrologique me peine au plus haut point! Chaque matin, au café, c”était le premier article que je cherchais dans libé (mais ce journal mérite-il encore ce nom?)
Si M. Mercier lit aussi votre blog, je lui transmets mes sentiments solidaires
Merci pour l’article vraiment interessant sur l’histoire de cette chronique.
Tu as raison, je n’acheterai plus libé maintenant!
Combien de chroniques papier survivent au tsunami du web2?